Je n’ai absolument rien de
consensuel. Pire, j ‘aime le débat, le conflit, les clivages,
les opinions tranchées, les engueulades et les ruptures. Pire
encore, je n’aime pas mes contemporains. En tous cas pas tous, loin
s’en faut. Et, pire du pire, je suis intolérant sur des sujets
choisis. Le nazisme et ses symboles, la religion et ses signes, la
tyrannie, la médiocrité, et, justement, le consensus. N’allez pas
croire pour autant que je suis capable de vous faire du mal, vous
tuer ou vous torturer. Pour moi, il y a un monde entre dire ce que je
pense et agir selon ce que je pense. Vous pouvez bien faire ce que
vous voulez de votre corps et de votre esprit. Je m’en contrefous.
Par contre, je ne me prive pas de vous dire que c’est une sottise,
une crétinerie ou une connerie. Que vous êtes cons, quoi, tout
simplement. Et n’allez surtout pas croire que je manque de ce que
vous appelez, sans en rien savoir, l’empathie. J’ai une opinion
très personnelle et très documentée de ce qu’est, en réalité,
l’empathie. Je suis doté d’une catastrophique empathie. De
celles qui permettent de terminer à peu près toutes les phrases à
la place de mes interlocuteurs. Et, sur l’empathie, j’ai déjà
fait part de mes idées ici :
http://pascalpratzphilo.blogspot.fr/2011/06/empathie.html.
Vous comprendrez, dans ces conditions, que les temps présents, faits
de meurtres et de douleur, à quoi certains répondent par des
dégoulinades de guimauve poisseuses et glauques selon lesquelles
nous nous aimerions tous, penserions tous la même chose et serions
en communion, sont, pour moi, d’une part, une vaste rigolade et,
d’autre part, une superbe démonstration de connerie mièvre et de
stupidité généralisées.
Dans le même registre, je ne considère
pas l’expression « mémoire collective » comme une
chose crédible. L’un des mots les plus utilisés en ces temps de
dupes est un mot religieux, œcuménique, qui, de fait, me fout dans
une rage folle, parce qu’il accrédite le recours à la religion et
le réflexe du « tous à la messe » qu’on voit partout
se généraliser. Un démocrate républicain digne de ce nom ne
devrait jamais mettre les pieds dans une église, un temple, une
synagogue ou une mosquée avec l’idée d’y représenter l’état.
Dans le même genre, je ne supporte pas de voir, après les
attentats, s’ériger des autels de plein air avec bougies, fleurs,
pensées affligeantes de simplisme déposées sur des papiers, sortes
de paganisme puéril sans réel dieu autre que le bon sentiment.
Lorsque je vois ces rites grotesques, je constate une évidence : le
crime a encore de beaux jours devant lui. Je n’aime aucun
consensus.
dimanche 17 juillet 2016
mercredi 6 juillet 2016
Rocard
Rocard. Belle unanimité bêlante …
Micheeeeeel ! … Moi, l’unanimité, je lui trouve toujours un air
suspect … Présentement, je trouve même qu’elle vire à la
propagande. Pour les dirigeants actuels, évidemment, chacun
s’empressant de rappeler sa filiation avec le grand homme, mais
également pour la « loi travail » qui, comme vous savez,
est une loi typiquement rocardienne, particulièrement son article 2,
nous disent-ils, allant jusqu’à affirmer que les accords
d’entreprise seraient une sorte d’autogestion. Oubliant au
passage qu’autogestion signifie absence de patron. Ce qui en fait
une comparaison paradoxale. Aucun employé n’est libre de ses choix
lorsque son entreprise est dirigée par un patron. Ce rapport
inégalitaire impose la soumission. Parler d’autogestion est
parfaitement ridicule dans ce contexte. Mais la mort du héros tombe
à pic. Et peu importe si l’on se permet de faire parler un mort,
au passage. Il est très étrange de réécouter les déclarations de
Rocard à l’assemblée, lorsqu’il était premier ministre et que
sa loi sur la CSG était refusée par une partie de la gauche. Trois
mots : conservatisme, immobilisme, passéisme. Les mêmes,
exactement, que Valls aujourd’hui. Pas de hasard. Notre petit
torero se dit héritier du grand homme. Et je pense que c’est
totalement vrai. Pour moi, Rocard est et restera l’homme de
Charléty. Le 27 mai 1968, en plein mouvement plus ou moins
révolutionnaire, Rocard organise un rassemblement anti-marxiste.
Car, cet homme se définit exclusivement par deux qualificatifs :
chrétien et anti-marxiste, au sens large, anti tout ce qui est de
près ou de loin relié au communisme. Inutile, je pense, de revenir
sur la guerre qui oppose, depuis le 19° siècle marxisme et
religion, les deux pensées étant considérées comme deux dogmes
incompatibles. Chrétien et anti-marxiste sont deux mots qui
qualifient aussi parfaitement Mr Valls. d’où les charges
incessantes et quasi diffamatoires sur la CGT et la tentative de
marginalisation de tout ce qui se trouve sur la gauche du PS. Ainsi,
l’œuvre de Mitterrand, qui était d’effacer le parti communiste
du paysage en signant une alliance, contre l’avis de Rocard qui ne
voulait pas en entendre parler, est aujourd’hui reprise par Valls
qui tente le coup de grâce. Je ne lui souhaite pas de réussir. La
mort de Rocard tombe au bon moment dans ce plan d’ensemble. Pour ce
qui me concerne, j’aurais préféré que ses idées meurent avec
lui.
vendredi 10 juin 2016
La trahison des clercs ... Benda
A la parution de ce livre, en 1927 puis, dans une version augmentée, en 1946, Benda se proposait de dénoncer l’absolu manque de probité ( au sens nietzschéen) des intellectuels qu’il accusait de trahir en choisissant le dogme contre la réalité. Si la cible principale semble avoir été la dénonciation des intellectuels « engagés » pour la plupart communistes, sa portée était bien supérieure à cette réduction, elle-même trahison puisque favorisant le dogme (de droite) contre le réel. Aujourd’hui, particulièrement ce jour, je pense à « la trahison des clercs » … Et pourquoi donc, me direz-vous ?...
A cause du foot, évidemment. Car, pour
nous vendre cette nouvelle forme des jeux du cirque, l’empereur a
recruté. Les marchands du temple, évidemment, mais également
quelques jolies têtes accrochées maintenant à son tableau de
chasse. Des écrivains, des animateurs d’émissions culturelles,
parfois fort célèbres, des comédiens, des philosophes, des
metteurs en scène, des chorégraphes et, sans surprise, des
politiciens (dont on sait qu’ils sont toujours prêts à se vendre
au plus offrant) qui, tous, nous vantent à longueur d’antenne, de
chaînes et de lignes dans la presse, la valeur universelle du
football... J’en ai le cul troué. Car il n’y a aucun doute :
c’est la forme actuelle de « la trahison des clercs ».
L’ « opium du peuple », aujourd’hui, c’est le
foot. J’ai déjà écrit quelque part que notre société dite
moderne était parvenue à passe de l’antique « Du pain et
des jeux » au terrible « Des jeux et des jeux ». On
y est. Mon problème, quasi existentiel, est simple : où est le
refuge ? Où est cet endroit du monde où l’on n’en parle pas ?
Sous les bombes, dans la jungle ? Vous rigolez .. Même l’état
islamique a un avis sur le foot. Je craque, ce matin, parce que le
refuge que j’avais cru trouver, France Culture, se vautre avec
délice dans la trahison sous couvert de nous parler de foot sous un
angle intellectuel. Me reste une seule question : quelle gueule
aurait aujourd’hui ce monde, à supposer qu’il en aurait une, si
les hommes préhistoriques, dont je ne doute pas qu’ils devaient
jouer à une forme primitive du foot, n’avaient pensé qu’au
foot ? Nous voici, d’un coup, au milieu de l’univers en fusion de
ses débuts avec une question : c‘est quoi le match de ce soir
? Le fait que « tout le monde » aime le foot devient
dérisoire. Et alors ? Tout le monde aime le soleil. On va dessus
pour autant ? Tout le monde aime chier. Le monde est-il couvert de
merde ? Je crains d’avoir encore mis le doigt dessus. C’est bien
de trahison des clercs qu’il s’agit. Aucun doute. Ce que n’a
pas vu le « peuple », c’est que le changement de
paradigme (un gros mot, hein ? …) ne change rien au fond du
problème. Le pouvoir se protège par tous les chemins que lui offre
la passion des « esclaves ». Ce monde est régi par une
seule phrase, qu’on attribue à Louis XV (mais qui s’apparente au
« je m’en lave les mains » de Ponce-Pilate) : « après
moi, le déluge ». On y va tout droit. Dans la joie des
matches de foot qui arrivent à partir de ce soir. Ce qui me
rappelle, du coup, un certain Folamour.
La seule attitude possible en face de
ce déferlement de « foot », le seul, c’est « aux
chiottes le foot », serait-on contre tout le monde. On
appellerait ça « l’honneur des intellectuels » … Une
formule que BHL et ses amis se sont évertués, depuis des décennies,
à discréditer. Ce qui mérite bien quelques entartements. Et s’il
n’en reste qu’un ….
jeudi 9 juin 2016
Les soixante-huitards, il vous emmerdent ! ...
Ce matin, sur France Inter, entre dix
et onze heures, c’était la fête … Le sujet de l’émission :
les pesticides. Invités, un écolo pro-abeilles et un représentant
de le FNSEA. La fête ! … Je passe sur les rendements à l’hectare,
sur la rentabilité, sur la mort des « pov’ paysans »,
tout ça … Un truc, quand même : je connais un tas de
« paysans ».. C’est marrant mais ceux que je fréquente,
autour de chez moi et ailleurs, s’ils n’ont pas la vie facile, la
terre est, a été, sera et restera un dur métier mais … Ils
s’en sortent. Bon an, mal an. Ceux qui crèvent, ce sont ceux qui
ont « investi », avec l’aide du Crédit Agricole,
première banque mondiale, pour des exploitations gigantesques, du
matériel dernier cri et de la production industrielle. La même
problématique exactement que les traders … Je mise deux Euros. Si
j’en retire moins de dix, je décrète que c’est pas rentable. Le
problèmes, à ne surtout pas perdre de vue, c’est qu’il est
question de ce qu’on mange. Donc, à ma droite, la FNSEA qui, pour
vous « nourrir » est prête à tout, engrais, rendement,
antibiotiques, assèchement des nappes et des rivières, herbicides,
anti-fongiques, OGM et, donc, pesticides. En gros, ils bossent pour
Monsanto. Mais c’est pour vous, hein ! … Pour mettre dans votre
assiette des céréales pourries, de la viande pourrie, des légumes
pourris, des fruits pourris, pourris quand ils ne sont pas mortels,
mais de les mettre dans votre assiette. Faut nourrir le peuple. Le
peuple qui paye les subventions, qui paye la pollution, la
dépollution, les frais de santé induits, qui paye tout , cependant
que ces messieurs de « l’industrie » agricole ramassent
la mise. Et se plaignent. C’est pas assez rentable. Faut faire pire
encore pour se mettre au niveau des pires, pour des histoires de
« compétitivité ». Et là, l’animateur, il pose une
question : et les abeilles ? Et c’est là qu’on touche au
sublime. Le monsieur de la Fnsea rétorque, sans trembler, que c’est
pas prouvé que les produits répandus sur les champs soient
responsables de la mort des abeilles. Les néonicotinoïdes, c’est
pas prouvé, le Roundup et autres herbicides, c’est pas prouvé,
les pesticides en général, c’est pas prouvé et même le gaucho,
c’est pas prouvé . Alors c’est quoi, le problème des abeilles,
je demande au monsieur, comme si je passais à la radio. J’ai la
réponse. Si vous voulez mon avis, c’est juste que les apiculteurs
sont des « soixante-huitards », qui ont une vision
périmée du monde actuel et « moderne ». Si ça se
trouve, même, ces gens-là fument du tabac, ou pire, et c’est la
fumée qui tue les abeilles, quand c’est pas les vapeurs de tout
l’alcool qu’ils boivent. Ils accusent la chimie mais, la cause,
c’est eux. Des soixante-huitards. Pourquoi il nous parle encore des
soixantes-huitards, vous vous dites. Parce qu’il a entendu le
discours de Sarko, il répond. C’est Sarko qui s’y est collé
mais je pense que Valls pense exactement la même chose. Et que
Hollande n’en est pas loin. Sarko comme représentant de la
« caste » dirigeante, ça vous cause ? Le lien entre
Sarko et les abeilles et ben … il est très simple. C’est Jacob.
Chirstian Jacob. Président du groupe « LR » à
l’assemblée. Ce type est tout simplement l’ex ( ???? ) président
de la FNSEA de la Seine et Marne. Fnsea, donc, et, en plus, Seine et
Marne. Je ne sais pas si vous êtes déjà allé promener votre
carcasse en Seine et Marne mais, dans l’affirmative, vous avez tout
de suite compris de quoi il est question. La Seine et Marne, c’est
champs à perte de vue. Colsa, Maïs, Blé, Orge, tout … Le tout
irrigué, évidemment, arrosé, pesticidé, engraissé, vaporisé par
avion, par hélico, de l’industrie, subventionnée à fond par
Bruxelles, l’Europe, quoi, vous savez, ce truc qui, soi-disant,
veut leur mort. Et les « paysans » ? Qué paysans ? Des
industriels. Du fric, de la berline allemande, de la résidence avec
piscine et .. de l’extrême droite. Ma grand-mère (1902-1982) qui
était à la fois d’origine alsacienne et communiste (on doit
pouvoir les compter sur les doigts d’une main) parlait de « casques
à pointe » quand on évoquait tout ce qui vit entre Melun et
Strasbourg. Des nostalgiques du bon vieux temps des Wisigoths puis de
Prussiens, puis des Allemands et, enfin, des nazis. Elle savait de
quoi elle parlait. Des exemples ? Coppé à Meaux, Peyrefitte (qui
fur chassé par mai 68) à Provins et, bouquet, l’Alsace, qui fut
la seule région restée à droite aux élections régionales qui
virent toutes les autres à gauche et où le concordat autorise
encore la présence d’un crucifix dans les écoles publiques. Une
autre preuve ? Je connais une jeune femme qui vit en Seine et Marne
et qui vient d’avoir un bébé. Elle désire l’élever cool, au
sein, à la demande et en le maternant jusque dans son lit, histoire
de dormir un peu la nuit et, surtout, de nous faire un adulte calme
et serein. Vous savez ce que lui disent les médecins ? Eh ben c’est
simple : vous avez des parents soixante-huitards, vous, non ? C’est
dépassé toutes ces conneries.
Ouais, les enfants cool, le lait
maternel, les abeilles, la bouffe saine, le code du travail,
l’écologie, tout ça, c’est dépassé. C’est soixante-huitard.
On n’en a rien à foutre. C’est rigolo de regarder sans rien
pouvoir faire des crétins qui scient la branche sur laquelle ils
sont assis. Vous savez ce que vous allez devenir, bande de couillons,
sans les abeilles et sans plus rien dans vos champs ? Rira bien qui
rira le dernier. En attendant, tas de sales cons, les
soixante-huitards, ils vous emmerdent.
lundi 6 juin 2016
C'est reparti comme en 36 ...
Nos chers socialistes fêtent, ou vont
fêter, avec moult agitation, les quatre vingts ans du Front
Populaire et, avant tout, mettent en valeur leur camarde Blum. Un
« socialiste » exemplaire, disent-ils, et dont ils se
réclament la main sur le cœur, tentant de nous vendre le fait qu’il
serait le héros qui nous aurait amené les congés payés, les
quarante heures et les salaires décents. Ils ont oublié un détail
ou deux. En premier lieu, j’ai envie de parler de son attitude face
aux fascistes espagnols. En refusant une intervention directe face à
Franco en Espagne, il se pourrait que Blum ait pris une décision
lourde pour l’avenir de l’Europe entière. Nombreux sont ceux, en
effet, qui pensent que cette intervention, à la suite du soulèvement
des brigades internationales, aurait pu empêcher l’avènement
d’Hitler ou, du moins, la retarder et, surtout, interdire ses
interventions en Espagne, à Guernica, par exemple. En second lieu,
je voudrais reparler des accords de Matignon de juillet 1936. Car il
faut savoir que, dès le gouvernement du Front Populaire élu, en mai
36, les ouvriers de France se sont tous mis en grève, provoquant la
fermeture des usines et la paralysie du pays. Ce n’est donc que
sous la pression du peuple que Blum s’est assis à la table des
négociations avec la CGT et a accepté toutes les mesures qu’on
lui a attribuées à tort. Il se trouve donc que, en 36 déjà, ce
sont des gens « de gauche » qui ont imposé à un
gouvernement « de gauche » tous les avantages sociaux qui
sont aujourd’hui remis en cause par un gouvernement qui se dit « de
gauche » avec sa « loi travail ». En ce sens, les
protestations actuelles de Mme El Khomeri et de Mr Valls sont
quasiment risibles. Si vous les lisez, vous aurez compris qu’ils
sont outrés du fait que des gens « de gauche » puissent
les contester, faire grève et, même, appeler à voter contre eux
une motion de censure. Ce sont les mêmes qui vont vous vanter les
conquêtes sociales de 1936. Vous avouerez qu’il y a comme un
paradoxe. Le texte ci-dessous, qui provient des archives de l’INA,
résume le déroulement des faits. Nos chers ministres devraient un
peu réviser leur histoire. Si, si, un peuple « de gauche »
peut contester un gouvernement « de gauche ». En 1936, il
a ainsi obtenu tous les avantages sociaux qu’aujourd’hui
Hollande, Valls et Macron tentent de détricoter. Il est donc normal
que les personnes les plus concernées protestent par tous les
moyens.
« Ce mouvement de grève
exerce une pression importante sur le nouveau gouvernement dirigé
par Léon Blum, obligé d'adopter très rapidement un large volet de
lois sociales afin de mettre un terme aux occupations d'usines et de
permettre la remise en route économique du pays. Dès le 5 juin
1936, à l'Hôtel Matignon (siège de la Présidence du Conseil),
Blum réunit ainsi les représentants du patronat (CGPF) et ceux du
monde ouvrier (CGT). Jouant un rôle d'abitre entre les deux parties,
le gouvernement permet l'adoption des "accords Matignon",
signés le 7 juin 1936, prévoyant une augmentation générale des
salaires, l'établissement de contrats collectifs de travail,
l'institution de délégués du personnel dans les établissements
employant plus de 10 salariés. Ces accords seront complétés par
deux autres lois votées par le Parlement : la loi sur les congés
payés et celle limitant la durée du travail à 40 heures par
semaine. En contrepartie des accords Matignon, la CGT s' engage à
faire cesser le mouvement de grève, ce qu'elle aura beaucoup de mal
à mettre en oeuvre, malgré l'insistance de ses cadres et du
dirigeant communiste Maurice Thorez ("il faut savoir finir une
grève") : ce n'est que pendant la première quinzaine de
juillet, soit plus d'un mois après les accords Matignon, que le
mouvement de grève cesse définitivement ». ( Source INA)
vendredi 3 juin 2016
Olé ! ...
Le petit torero qui nous sert de
premier ministre, qui, de ses origines même pas espagnoles n’a
retenu que le pire, les « corones », les poils et le
chiffon rouge, que, depuis longtemps, les humoristes nomment
« Monsieur Olé ! », qui a choisi, comme premier
déplacement après avoir été nommé premier ministre, de se rendre
dans une manade pour y marquer des taureaux de combat au fer rouge,
prélude à son attitude face aux salariés, ce monsieur, donc,
voudrait nous faire croire qu’il est un héritier de la République
espagnole de 1936. Mon cul ! … De l’Espagne, comme déjà dit, il
n’a retenu que le pire. Et ce fringant hidalgo, à mon sens, est
bien plus franquiste qu’autre chose. D’abord en raison de son
anticommunisme viscéral. Ce monsieur, dont la famille a consacré
son temps, durant la révolution espagnole de 1936, à sauver des
prêtres, ce monsieur voit rouge dès qu’on lui parle « des
rouges ». Et, compte tenu de ses racines plus rêvées que
réelles, en bon toréador, voyant la charge du taureau rouge qui
fonce toutes cornes dehors, il sort sa cape et son épée, aidé par
le banderillero Macron, le picador Gattaz et le matador Hollande. Ce
que je voudrais rappeler à toux ces tristes sires est très simple.
Le peuple ne se réjouit jamais autant du spectacle de la corrida que
lorsque le taureau gagne, qu’il embroche le torero, qu’il
renverse le cheval du picador et qu’il s’envoie au passage
quelques banderilleros. Son sort n’est pas bien meilleur que celui
de ses congénères. Il finira assassiné sauvagement, souvent
indignement et en boucherie. Au moment de fermer les yeux, je vous
parie que cette bête se dira, comme Nicholson dans « vol
au-dessus d’un nid de coucou » : au moins, j’ai essayé.
Le sommet de la dignité, la mort « debout ». Mr Valls,
moi, qui n’ai jamais eu une once de méchanceté, qualité qui m’a
toujours empêché d’aimer la corrida, moi, je vais vous le dire :
je souhaite que vous finissiez embroché. Parce que vous vous êtes
attaqué au monstre « rouge » qui, au niveau dignité,
aura toujours à vous en remontrer. Vous allez l’avoir dans le cul,
Manuel. Après, les « prolétaires » l’auront encore
une fois dans le baba, ils rentreront dans les usines, tête basse,
la bourgeoisie catholique dont vous êtes un membre éminent les
humiliera mais, au moins, Manuel, ils auront été dignes : au moins,
on aura essayé. Vous qui avez toute votre vie « pété dans la
soie », qu’aurez-vous tenté ? Rien d’autre que la
réalisation de vos rêves de puissance. Un problème avec maman,
Manuel ?... Ou bien de taille ? De taille de quoi, me direz-vous …
Je dirais de taille tout court, c’est le cas de le dire, ou de
taille de ce qui vous sert d’épée. Vous allez l’avoir dans le
baba, Manuel. Tout simplement parce que l’intelligence n’est pas
dans votre camp. Qui vivra verra …
jeudi 2 juin 2016
Communiste, libertaire et keynesien ...
Je vais créer un parti politique,
tiens. Je peux pas appeler ça « on marche » ou « on
court », j’aurais l’air con. Tout le monde sait que je
déteste le sport et, même, « l’activité », comme
disent nos Diafoirus modernes. Je peux pas appeler ça « Assis »
non plus. Personne ne sait rester assis, comme disait Pascal ( le
Grand Pascal, pas moi ..). Je vous parle pas de l’impact d’un
« Couchés ». J’aurais tout de suite les réacs de « la
famille pour tous » contre moi. Et ils sont nombreux, ces cons.
D’ailleurs, en général ( De Gaulle), le con est par essence
nombreux. En plus, quand on est couché, hein !.. Tout se suite,
c’est cochon. Vous savez à quoi pense le « peuple »
dès qu’il est couché. Des porcs ! … J’ai évidemment une
tendance « porc » affirmée et une certaine sympathie
pour le quadrupède omnivore. Mais ça se dit pas quand on veut
mobiliser le peuple. Bon, je pourrais tenter « debout ».
C’est déjà pris. Et puis, debout, c’est fatiguant, à la fin.
Il faudrait peut-être reprendre à zéro. Un parti pour quoi faire ?
Sur quelles idées ? Si je devais me définir, comme ça, d’emblée,
je dirais que je suis un communiste libertaire et keynésien. Vous
voyez bien qu’il y a de la place pour mon parti. Pourquoi Keynes ?
Troublant, non ? Pourtant, ce type, totalement polymorphe, a un côté
« gauchiste » absolument réjouissant. De toutes les
idées qu’il a eues, celle qui me plait le plus reste celle de « la
monnaie fondante ». Késako ? Simple. Si vous mettez de
l’argent de côté … Là, faut que je m’arrête … Quand
j’étais môme, les vieux disaient « mettre de l’argent à
gauche pour l’avoir à droite ». La sagesse populaire, on
appelle ça. On met de l’argent de côté pour « voir
venir », surtout quand on est à gauche, pauvre, quoi, mais le
fait de l’avoir vous rend immédiatement « de droite ».
Parenthèse fermée. Donc, Keynes propose que tout argent « dormant »
finisse par coûter s’il reste trop longtemps à l’abri. Adieu
épargne, adieu spéculation, adieu l’enrichissement en dormant,
adieu la bourse, adieu … Monnaie fondante, on dit. L’argent est
fait pour circuler et, s’il ne circule pas, adieu ! … Cette
mesure simple, au demeurant, n’a évidemment pas la faveur des
capitalistes. Mais elle n’a aucune chance d’être quelque jour
adoptée à cause et seulement à cause des « petits
épargnants » qui craignent de perdre les cinq cents Euros
qu’ils ont réussi à économiser. Je la mets quand même à mon
programme. Après, je suis communiste. Pas un sovietiste, encore
moins un stalinien. Je suis communiste au sens où je prône que tout
doit être un bien commun. Les banques, les routes, l’énergie,
l’eau, l’éducation, la nature, tout, quoi, excepté votre
maison, votre jardin, votre voiture, vos biens privés en général …
Sauf vos usines et vos petites entreprises. Là, normalement, le
monde ancien est par terre. Mais j’ajoute encore un point :
libertaire. Le point qui m’exonère de toute accusation de
stalinisme. Libertaire, ça veut dire : je fais ce que je veux de mon
corps. Je suis homo, hétéro, bien coiffé, propre, j’avorte, je
porte enfant pour autrui, je vis à poil, je conchie la religion, je
la respecte, je porte voile, je le refuse, je dépose mon argent à
la banque ou non, j’ai internet ou non, je fais ce qui me passe
par la tête, sur tous les sujets, mais seulement et uniquement si
je le veux. Et personne ne me dit quoi faire. Là, je vous ai emmené
sur Mars. Avec moi, c’est adieu, veaux, vaches, cochons, capital,
pognon, propriété, usines, capital, banques, adieu le superflu qui
nous pourrit la vie depuis de décennies. Les plus pessimistes
d’entre vous pensent qu’avec un tel programme, je vais faire zéro
pour cent aux élections. Moi, indécrottable optimiste, je pense que
je pourrais faire un score négatif. Moins zéro virgule sept pour
cents. Comment ? Parce que je pense que parmi les humains, certains
sont capables de déposer dans l’urne un bulletin qui sera, hélas,
compté comme nul et sur lequel ils auront pris le temps d’inscrire
: tout sauf Pratz ! … Vous souriez ? Vous avez tort. Parce que vous
ne savez pas tout de moi. J’ai été élu. Et, lors des élections
municipales de 2008, fin de mon second mandat, je me suis retiré des
affaires parce que mes amis Verts, vous savez, ceux qui ne pensent
qu’à avoir des postes où ils pourront tripoter des femmes en
toute impunité ou piquer dans la caisse, ceux-là, ont passé un
message à la majorité de gauche municipale. Un simple message :
tout sauf Pratz. Au vu de la politique qu’ils assument depuis, ils
avaient raison et, avec le recul, je les remercie de m’avoir
épargné ça.
jeudi 26 mai 2016
26/05/2016 - La CGT et l'Huma ...
La mauvaise foi, ma foi, disait la marchande de foie de la ville de
Foix, la mauvaise foi ne me fait pas peur. J’ai l’impression de ne pas
être le seul dans ce pays. Moi, le fait que la CGT ait empêché la
parution de tous les journaux sauf l’huma, ce matin, ça me fait sourire.
Le genre : Na ! … Et ce qui me fait encore plus rire, ce sont les
protestations outragées des professionnels de la profession qui, eux,
bien entendu, n’obéissent jamais aux injonctions de leurs patrons.
Comme, par exemple, ceux du Figaro, qui oublient de nous parler des
ennuis de Dassault. Un hasard. Et personne, jamais, dans aucun journal
français, n’a obtempéré aux « conseils » d’un ministre ou d’un
président. Jamais ! … Moi, je me tiens les côtes. Je suis un « bad boy
», hein ? ...
mercredi 25 mai 2016
Cannes 2016
C’est amusant, ce qui s’est passé
à Cannes, non ? ... Le film couronné n’a satisfait personne, il
semble. C’est un mauvais film, il paraît, déjà vu, ordinaire, et,
surtout, terriblement peuple … Personne n’a osé dire
« vulgaire » mais on l’a entendu …. Pas vulgaire au
sens « gros mots », non, au sens « de basse
extraction », genre marchande de poisson, tout juste bon pour le populo … Pas à la
hauteur de ces messieurs et dames des médias qui préféraient
Verhoeven et la Huppert, Dolan ou Almodovar et leur môman, les films
larmoyants de la société de l’émotion. C’est amusant, dans le
contexte. Vous savez, le haro sur la CGT, la morgue des dirigeants,
Hollande, Valls, El Khomeri, qui ont tous fait des études longues
comme ça et qui parlent, entre eux, des « sans dents »
... Ken Loach, lui, les « sans dents », c’est son
sujet. On pourrait lui reprocher d’être allé le dire dans la soie
et le luxe de Cannes. On pourrait. Mais, en l’espèce, les plus
arrogants, ce sont tous les bourgeois en tenue de soirée, les
critiques bien comme il faut, tous ces gens qui ont oublié le
caractère subversif de la culture et le temps où Godard arrêtait
le festival au nom de la solidarité avec les « ouvriers ».
C’était en 1968. Amusant, non ?
lundi 23 mai 2016
Ultra-gauche, mon cul ! ...
Au cas où vous ne l'auriez pas encore
compris, tout, en France, est de la faute de la CGT. Plus globalement
de "l'utra-gauche" ... Reste donc à définir où commence
l'ultra-gauche. A droite, depuis très longtemps, on parle "des"
populismes. Sous-entendu autant de gauche que de droite. Sarkozy veut
carrément éliminer le souvenir de 68. Je vais vous informer d'un
truc : j'ai fait partie de l'ultra-gauche. Autrefois. Avant et après
68. Et, je vais vous dire, si, en ce moment, en France, il existait
une "ultra-gauche", je serais au courant. A l’horizon, je
ne vois que de braves jeunes gens qui ont fait de bonnes études,
science Po en général, et qui résonnent sur l’économie
capitaliste. Qui, pour ce faire, ont cru nécessaire de l’étudier.
L’ultra-gauche, camarades, c’est beaucoup plus simple : à mort !
… La tête des patrons au bout d’une pique. Si on peut les pendre
avec leurs tripes, c’est encore mieux. Étudier l’économie ?
Wouarffff ! … C’est comme un
prisonnier qui apprendrait les
manies de son tortionnaire pour satisfaire au mieux ses
besoins afin de ne pas trop souffrir de sa brutalité Servitude
volontaire aurait dit Mr De La Boétie. Gattaz ? Pire que les nazis
! … Ça, c’est l’ultra-gauche. Vous voyez de l’ultra-gauche
dans le paysage, vous ? Coupat ? Pfff ! … Vous avez lu le
curriculum du garçon ? Vous avez lu « l’insurrection qui
vient » ? Pfff ! … Un agneau ! … Si ce type est
capable de tuer, moi, je suis un ange. Faut changer de lectures,
camarades. Bakounine, par exemple. Staline, Dostoïevsky et son
« Raskolnikov », la totale … Si vous aimez les images,
lisez Bilal, les phalanges de l’ordre noir. Une BD où vous
verrez ce qu’est l’extrême droite, avant tout, et la réponse
que la gauche est contrainte d’y opposer. On se réveille,
camarades. Si la CGT est, en France, le représentant de
l’ultra-gauche, moi, je suis un Robespierre qui aurait lu
Nietzsche. Un très très grave ! … Il n’y a pas d’ultra-gauche
en France. Plus. Mais, le principal, en vérité, c’est que le flou
sur la limite entre gauche et droite, introduit par Mitterrand entre
1972 et 1981, est passée entièrement dans l’opinion. Plus à
gauche que le PS, c’est « ultra-gauche ».... Et,
évidemment, depuis 1920, date de création de la CGT et du PC, La
gauche de gouvernement ne cesse de nous faire accroire que tout ce
qui pense à sa gauche est « ultra-gauche ». Ce dont la
droite se délecte. Elle n’en espérait pas tant. Le paysage
politique, depuis, 1981, a lentement dérivé, comme une image qui,
pour être vue dans son ensemble, aurait choisi de tourner le
projecteur vers la droite, oubliant la partie gauche parce qu’elle
est jugée « non indispensable » et faisant oublier, peu
à peu, au fur et à mesure de sa lente rotation, ce qui n’est plus
perçu de sa gauche. Je ne vous raconte pas de l’exposition de
l’ultra-gauche sur cet écran. Ainsi envisagé, la qualification
indigne d’ultra-gauche paraît crédible, tout simplement parce que
plus personne, ou presque, ne sait plus de quoi il est question. Dans
ce contexte, l’assimilation entre CGT et FN devient crédible. Et
toi, camarade, tu le crois. Tu es comme le scorpion, mon frère,
écrivait Nâzim Hikmet et chantait Montand ….
mercredi 18 mai 2016
Monsanto
En théorie, je ne devrais étonner
personne en rappelant que je suis pêcheur à la mouche. Pêcher à
la mouche, c’est avant tout revêtir des « pantalons de
pêche » qui permettent de marcher dans les rivières jusqu’à
une profondeur d’environ un mètre vingt. Ce jour-là, dans les
Pyrénées, la rivière faisait plus d’un mètre vingt et la berge
était barrée par un barbelé, ce qui m’interdisait de remonter
plus avant la rivière. Sans mon fichu pantalon en caoutchouc, j’y
serais parvenu en me glissant en-dessous mais, là, rien à faire. Je
suis donc remonté jusqu’à la route proche et ai remonté sur
icelle ce que je ne pouvais parcourir dans l’eau. Après une
vingtaine de mètres, je suis tombé sur un paysan qui bricolait
autour d’une masure en pierre et ancestrale. Son tracteur, dont le
moteur tournait, était garé là et, de la remorque, un truc qu’on
appelle une « tonne », une citerne de mille litres,
giclait un jet blanchâtre qui se répandait sur le sol cependant
qu’il versait dedans, à l’aide d’un tuyau branché sur une
pompe reliée à son moteur de tracteur, l’eau qu’il puisait dans
la rivière toute proche. Le brave homme portait un masque. L’eau
qui coulait de sa remorque faisait, en arrivant sur le sol, un tapis
de mousse assez peu ragoûtant. Manifestement, il vidangeait. Mais
quoi ? Je le lui ai demandé. C’était culotté. Il s’est
approché. Ses bras, ses jambes, recouvertes, elles, d’un pantalon,
ses épaules, son crâne, étaient pleins de cette mousse jaunâtre
assez inquiétante. Je lui ai demandé. C’était du désherbant.
J’ai vu les sacs éventrés, ceux qui avaient contenu le produit
sous forme de poudre. Dessus, c’était écrit « Monsanto ».
Il en était couvert. J’aurais pu lui demander s’il était
conscient de ce qu’il était en train de faire. Lui parler de sa
santé, de la rivière, dans laquelle son produit s’en allait
doucement, des truites, j’aurais pu. Mais, le voyant, couvert du
produit mortel, en mousse, liquide, en poudre, j’ai pensé que ce
n’était pas la peine d’en rajouter. La première victime, ça
allait forcément être lui. Les seules questions qui restaient en
moi étaient simplement : comment ce type est-il fait, qu’est-ce
qu’on lui a raconté, quelles fables, dans quels problèmes
s’est-il fourré pour en arriver là ? Je n’avais même pas envie
de lui parler de ma rivière ou des truites. J’espère sincèrement
que cet homme est, aujourd’hui encore, en bonne santé. Même si je
suis sûr que non. J’ai remonté un peu, suis redescendu dans la
rivière, ai pu observer, de plus haut, la mousse abondante qu’il y
versait et suis reparti à la pêche. Aujourd’hui, quelques années
plus tard, j’ai acquis la conviction que Mr Monsanto savait, à
cette époque, que cet homme était tout simplement en train de tuer.
Lui-même autant que la nature dont il se nourrissait.
lundi 16 mai 2016
Le sabre, le fric et le goupillon.
J’ai oublié quel économiste a
établi le concept de « volant nécessaire de chômage »
dans ses théories du capitalisme. Dans ma mémoire, je me souviens
que cette phrase pourrait être attribuée à Keynes. Si quelqu’un
a la réponse, elle est la bienvenue. Ceci dit, je n’en ai
absolument rien à foutre, évidemment. Sur ce genre de poncif,
l’auteur n’a aucune importance. Tout simplement parce que c’est
un concept évident et qu’importe peu de qui il provient. Le
principal, c’est qu’il recoupe beaucoup d’autres idées forces
qui président au capitalisme, idée reprise, par exemple, par Paul
Lafargue, dans son « Droit à la paresse », livre dans
lequel il reprend cette idée que le « peuple » fait
lui-même son malheur en prenant son rang dans la queue des
« demandeurs d’emploi » aux portes des usines, l’emploi
étant, à l’époque, distribué directement par le patronat aux
portes mêmes des usines. Tous les malheurs de notre époque
actuelle découlent de ce comportement. Le capitalisme, et sans faire
appel à quelque complotisme que ce soit, se montre toujours habile à
assurer sa pérennité. En accroissant, souvent de manière
artificielle, le taux de chômage dans les pays occidentaux tout en
ne jurant que par le « plein emploi », le capital a su
créer une totale insécurité des classes laborieuses. Aujourd’hui,
rien n’est plus important que « d’avoir un emploi »
et, le plus souvent, sans discernement sur l’utilité sociale de
cet emploi ni sur les conditions de sa rémunération. Le critère
numéro un du bonheur est simplement d’avoir un emploi. Comment
sortir de cette mauvaise passe ? En cessant de faire la queue devant
les usines, aurait dit Lafargue. De nos jours, le paradoxe patent
entre l’enrichissement outrancier des riches et l’appauvrissement
des pauvres, qui prouve de manière évidente que notre problème est
un problème de redistribution, il semble que la solution aux
problèmes de nos sociétés de plus en plus injustes serait de
reprendre l’argent des riches et de le redistribuer aux pauvres,
qu’ils aient ou non un emploi. Mais, dans nos pays encore très
mystiques, où, de plus, la religion reprend de plus en plus de
poids, ne pas gagner son pain à la sueur de son front reste frappé
d’indignité. Un Humain sans emploi n’est un humain complet. Où
l’on comprend la fonction politique des religions. C’est cela
qu’il faut changer en premier. Un être humain est un être humain,
qu’il travaille ou non, qu’il doive ou non son argent à son
travail. Les riches, eux, qui s’enrichissent en dormant, n’ont
pas ces complexes. Les solutions existent, qui nous sortiraient tous
de la misère, salaire universel, par exemple, et toutes ces
solutions supposent une chose aujourd’hui impossible : que les
riches renoncent à une part de leur richesse. Comme dirait Audiard :
touche pas au grisbi, salope ! …
Valls
J’ai cherché Valls sur Wikipédia.
J’ai trouvé ça :
Il est le fils de Xavier Valls, artiste peintre catalan (1923-2006), et de Luisangela Galfetti, originaire du Tessin en Suisse, sœur de l'architecte Aurelio Galfetti. Son grand-père paternel Magí Valls, fonde la banque Pons i Valls. Collaborateur du journal catalan et catholique El Matí (1929-1936), il cache des prêtres persécutés par les trotskistes durant la guerre civile. Un cousin de son père, Manuel Valls i Gorina, a composé l'hymne du FC Barcelone, dont il est un fervent supporter.
Au moment de la naissance de Manuel Valls, ses parents sont déjà installés en France ; il naît à Barcelone car ses parents souhaitaient que leur fils vît le jour en Espagne.
C’est assez rigolo, je trouve, comme cet article, dont la véracité peut être mise en cause mais pas dans le sens où l’on pourrait le penser (s’il est faux, c’est dans un sens flatteur car la page wikipédia fait, pour les hommes politiques, partie de la « com » ), et qu’il dissout assez efficacement le « story telling » ambiant sur le personnage. Pas vraiment né en Espagne, donc, manifestement « grand bourgeois » et plutôt proche de De Villiers ( qui a sauvé des prêtres pendant la Révolution, comme vous savez), que de Picasso ou Machado. Pas Républicain espagnol pour un sou, en résumé. Mais, le plus étonnant, je trouve, c’est qu’il n’est pas du tout l’un des « réfugiés » que la France aurait accueillis en 1936. Valls n’est qu’un citoyen français très ordinaire né à Barcelone par la volonté de ses parents puis rentré immédiatement chez lui. On comprend mieux son attitude face aux réfugiés actuels.
Nous sommes des nains
Nous sommes des nains …. Quand le
temps aura passé, ce temps qui désigne les héros, les personnes
irremplaçables, il ne s’en trouvera aucun pour représenter notre
époque. Parce que nous sommes des nains. Notre époque sera celle où,
chaque fois qu’un esprit aura soulevé un coin du voile, il se sera
trouvé une majorité de crétins pour contester l’importance de ce
geste. On appelle ça la démocratie. Un homme, une voix. Quels que
soient cet homme et cette voix. Que faire, alors ? Soulever,
soulever et soulever encore tous les coins de voile.... et merde à
celui qui lira ! ….
vendredi 13 mai 2016
Renaud
Le camarade Renaud n’a pas de chance
… Nous écrire une chanson qui a pour titre « j’ai embrassé
un flic » après les attentats de janvier 2015 et la mort de
ses amis de Charlie, à la limite, ça pouvait passer. Il paraît que
l’alcool détruit les neurones. Il y avait des explications à
l’étrange posture. Mais, manque de bol, le disque est sorti trop
tard. Entendre le chanteur un peu faisandé nous raconter ses élans
étranges pour les flics, aujourd’hui, c’est devenu totalement
hors sujet. Je lui conseille d’aller tenter la manip dans l’une
des manifestations actuelles. Bon courage ! … Je pense qu’il va
comprendre le problème quand le flic lui enverra pour seule réponse
un « pschittt … » de lacrimo. Non, mon gars,
aujourd’hui, embrasser un flic, c’est plus possible. Le sort
vient de t’envoyer un nouveau message d’obsolescence sénile.
T’avais qu’à pas écrire cette chanson. A la tienne !... Parce
que là, à mon avis, tu vas y retourner. Pas le choix. Cela dit, le
pire, c’est encore une fois l’exploitation par les médias.
Propagande, on dit. Le pouvoir, lui, il blague pas, il boit pas, il
ne loupe rien. Défendre les flics, en ce moment, mon pote, c’est
carrément obscène. Ta chanson passe et repasse sur les ondes et te
voilà jeté dans le vilain rôle du chien de garde décrit par Nizan
et, en reprise, par Halime, rédac chef du diplo. Collaborateur
involontaire d’un pouvoir quasi fascisant. Je te plains. T’avais
qu’à pas écrire cette chanson, mon pote.
jeudi 12 mai 2016
Droite et nature
Jusqu’en 1789, la France a été
gouvernée par une droite « de droit divin ». Vous
m’accorderez que la royauté est de droite. Le fait d’avoir un
peu rogné sur la taille du roi en 1793, par le mauvais bout, disait
ma grand-mère, a tout simplement ouvert la voie à la gauche. J’ose
espérer que vous m’accorderez que Robespierre, Danton, Marat et
Saint-Just étaient de gauche. Depuis la reprise en main de l’état
par Napoléon, la doxa veut nous faire croire qu’on oscillerait
entre l’un et l’autre. Un coup à droite, un coup à gauche. Si
l’on y regarde à deux fois, on peut penser que, effectivement, la
gauche a quelquefois été aux affaires. En 1936, et encore, de 1945
à 1948, à la rigueur, de 1981 à 1983, ce qui reste contestable, de
1997 à 2002, sous Jospin, ce qui me paraît totalement douteux,
et … Et puis rien d’autre. Hollande ?... Vous blaguez ? …
En gros, donc, notre pays a été gouverné très majoritairement à
droite depuis la nuit des temps. Ce qui pourrait donner à penser que
la droite est « naturelle » dans l’exercice du pouvoir.
Au point que je connais des tas de gens qui estiment que la droite
est faite pour gouverner quand la gauche n’est naturelle que pour
s’opposer. Des tas de gens de gauche y compris. De là à conclure
que, outre qu’il rend fou, le pouvoir serait nécessairement
autoritaire, il y a un pas que, pour ce qui me concerne, je n’hésite
pas à franchir. Tout pouvoir serait donc, selon moi, de droite. Et
tout se passe effectivement, sur cette planète, comme si le pouvoir
ne pouvait naturellement appartenir qu’à la droite. Dernier
exemple en date : la destitution de Dilma Roussef. Ce qui vient de se
produire est objectivement un coup d’état. Fomenté par … La
droite. Et il faut savoir que la droite brésilienne n’est pas la
plus sexy du monde. En gros, un tas de fachos, menée depuis des
décennies par les descendants des nazis qui s’y sont réfugiés
après la défaite de 1945. Exactement comme l’argentine. Pendant
que j’y suis, je vous signale que les crimes perpétrés par les
régimes argentin et brésilien durant les années noires sont dûs,
en partie, à des officiers français qui avaient mené, auparavant,
la répression en Algérie et qui ont partagé leur savoir avec ces
dictatures accueillantes. Les amis De JM Le Pen qui ont trouvé dans
ces pays un asile où ils purent se recycler en formateurs. Ce qui
vient de se passer au Brésil n’est donc ni plus ni moins que la
revanche des fachos brésiliens, tous blancs, comme vous avez
remarqué, contre l’élection d’une présidente dite de gauche.
On sent bien, d’ailleurs, qu’il en sera bientôt de même avec Le
Vénézuela où l’Uruguay où la succession de Chavez et de Mujica
s’avère délicate. Si l’on ne peut contester la légitimité
d’un Chavez, d’un Mujica, d’un Castro, le retour de la
démocratie ressemblera forcément à une farce après la mort de ces
personnalité de « gauche » qui ont modelé l’avenir de
leur pays. Si le passage à gauche s’avère incontournable dans
certaines circonstances, la droite veille néanmoins au grain . Le
capital se doit de retourner, quelque jour, au capital. La « droite »
reviendra, à quelque condition que ce soit, serait-ce dans le déni
de la démocratie que les pouvoirs du monde entier brandissent
seulement, ne brandiront toujours et seulement que jusqu’au jour
où le pouvoir leur reviendra dans les mains, ce qui, pour eux, est
effectivement un ordre naturel … Audiard a très bien résumé cet
ordre naturel dans ses dialogues pour « Les tontons
flingueurs » : touche pas au grisbi, salope … Au brésil,
comme bientôt partout en Amérique du Sud, le pognon reviendra au
pognon … Et la droite sera rétablie dans son droit divin. Dilma
sera sacrifiée. On n’y peut rien. Et c’est dur de n’y rien
pouvoir.
Je suis une personne de gauche. Et,
autrefois on disait une chose simple et évidente : tout être humain
naît de droite et, seule, une éducation peut parfois en faire une
personne de gauche. France, qu’as-tu fait de ton éducation ? Et
qui a orchestré la destruction du système éducatif français ?
C’est bon ? Tu as la réponse ? C’est naturel, je te dis.
En aparté, je t’invite à réfléchir
à mon immense capacité à oublier, parfois, mes obsessions
intellectuelles. Dans le cas présent, je suis toujours preneur, de
la part de quelqu’un que ça intéresserait, d’une définition
de « droite » ou « gauche » en politique.
Perso, je ne sais plus de quoi on parle.
mardi 10 mai 2016
Palmyre
Bon … Je vais encore me faire des
amis. La chanson que me chantent les médias occidentaux à propos du
« désastre » de Palmyre me scie les oreilles. Un jour de
colère, je dirais « me troue le cul ». Tout le blabla
sur l’horrible destruction du « patrimoine » antique de
« l’humanité » me les brise. Je trouve qu’il ne
s’agit ici de rien d’autre que de notre vision occidentale des
choses. Mon patrimoine, ma mémoire, mon histoire, … Moi ! … En
vérité, je n’en ai rien à foutre des statues, des temples, des
vieilles pierres. Ce qui me fait rire, c’est que toute église de
France est construite sur les ruines d’un temple plus ancien. Que
les nouvelles églises sont construites sur des églises plus
anciennes. Que, donc, les « temples » que nous vénérons
aujourd’hui, nos chères cathédrales, par exemple, sont synonymes
de la destruction d’autres lieux « sacrés » plus
anciens et que, donc, quand cela nous arrange, on se contrefout de la
destruction du passé au nom du présent. Ne me faites pas dire ce
que je n’écris pas. Comme tout un chacun, je trouve magnifique le
site de Palmyre. Comme je trouve magnifique le colosse de Rhodes ou
le Phare d’Alexandrie qui, pourtant, vous l’aurez noté, ont
disparu de la surface terrestre, comme je trouve admirables les
maisons à colombages du Paris du quinzième siècle, qui, elles, ont
été remplacées, depuis, par des immeubles plus modernes, voire par
le centre « Pompidou ». Et qu’y avait-il, par exemple,
sous la tour Eiffel ?.... Un truc splendide, je parie …. Daech
détruit Palmyre ? C’est triste. Mais Palmyre ne nous manquera pas.
Sauf à être un « touriste » occidental qui voyage de
pays en pays, dans l’indifférence totale du sort des populations
visitées, juste pour admirer « son » histoire …
L’histoire qu’il s’est attribuée parce qu’il se croit
l’aboutissement de l’évolution humaine. Le plus haut dans la
hiérarchie. Je merde les touristes. Et, moi, ma mémoire, les
loulous, elle est dans mon crâne et non à Palmyre … Pas besoin
des pierres. Ce qui me tue, camarade touriste et camarades
archéologues, c’est que vous êtes capables de remuer ciel et
terre pour des tas de pierres et ne bougez pas le petit doigt devant
les deux cent milles morts des guerres en Syrie et en Irak. Ceux-là,
ils vous sont pourtant dûs. Il sont faits par vos avions et vos
canons …
dimanche 8 mai 2016
Jeanne
Il semblerait qu’il faille se battre
pour Jehanne, ces temps-ci. C’est « ma » Jeanne, dit le
FN, nan !... , c’est la mienne dit la gauche. Enfin, disent des
gens qui se disent de gauche. Il paraîtrait que Jeanne, c’est la
France ! … Ben je vais vous dire : votre Jeanne, vous pouvez vous
la carrer où je pense … La pucelle nationaliste et royaliste, vous
pouvez vous la mettre au cul …. La mienne, de France, c’est celle
de 1789, des Lumières, de 1848, de 1870, de la Commune, de Victor
Hugo, de 1936, du conseil de la résistance, de 1968, celle de Jean
Ferrat, quoi … (https://www.youtube.com/watch?v=qkO7_rhhCbA)
…. Votre Jeanne de métal froid, Monsieur Macron, elle est aussi
moyenâgeuse que vos théories rances, soi-disant économiques et
« modernes »... Vous avez beau n’avoir que la
quarantaine, Monsieur Macron, vous êtes antédiluvien...
ISF
Ma radio, que je nomme « ma »
radio pour l’unique raison qu’elle est celle des Français,
qu’elle est payée sur leurs impôts, ma radio, donc, diffuse des
« messages à caractère publicitaire » dont l’un me
fait péter un fusible à chaque diffusion..... Il dit : « Plutôt
que payer votre « ISF », versez-le à la Fondation de
France qui redistribuera en direction des « pauvres » à
votre place et vous exonérera jusqu’à 75% … Elle parle à
qui, ma radio, là ? … A tous ceux qui la financent ? Devinez ! ….
Bah non, hé !.... Elle s’adresse à des gens pleins de pognon qui
ne veulent pas payer d’impôt et qui, donc, refusent de financer
« ma » radio. Donc, « ma » radio explique à
ceux qui ont le pognon comment ne pas financer « ma »
radio... L’est pas belle, la vie ?.... Mais fixons les idées : qui
paye l’ISF ? Le libellé officiel, sur « impots.gouv.fr »,
c’est : Vous êtes imposable à l'ISF si votre
patrimoine net taxable est supérieur à 1,3 million d'euros au
1er janvier 2016. Rah la la ! …
Si vous les écoutez, les « plus de 1,3 millions », ils
vous diront que c’est rien du tout, 1,3 millions. Faut que je vous
dise que, généralement, le patrimoine visé est une résidence,
principale ou secondaire, parfois les deux. Or, chers camardes, pour
acquérir un patrimoine de 1,3 millions d’Euros, sur 25 ans, comme
le feraient tous les gens modestes qui, eux (les cons ! …), payent
des impôts (et, donc, « ma » radio … les cons ! … on
frise le social-traître...), il leur en coûterait 6000€ par
mois.... Vous avez bien lu …. 6000€ par mois. Donc, en résumé,
« ma » radio, payée par tous les cons qui payent des
impôts ( les cons ! ….) doivent chaque jour entendre une
« réclame » qui leur explique comment ne pas payer
d’impôt, histoire de ne pas payer « ma » radio, alors
que , pour la plupart, ils ne dépassent pas 3000€ de salaire par
mois et par couple … On est où, là ? …. C’est quand la
révolution ?...
lundi 2 mai 2016
Collabos modernes
Vous aurez sûrement remarqué qu’on
ne parle plus ni d’ouvriers ni d’employés. On dit collaborateur.
Ce mot, pour moi qui suis d’un autre âge, résonne de tous ses
sous-entendus et principalement de ceux qui ont trait à la seconde
guerre mondiale. Collaborateur, collabo, on disait, c’était être
l’ami des nazis. Mais où seraient donc les nazis d’aujourd’hui
? Je partage une analyse avec la doxa actuelle, celle qui dit qu’on
serait « en guerre ». Mais, quant à moi, ce serait
plutôt contre le capitalisme, les patrons ( on dit plus ça non plus
…) et les puissances d’argent. Et c’est assez amusant, en
vérité, de revisiter le terme « collaborateur » à
l’aune de ce point de vue. Dans ce monde où tout est « cool »,
où la propagande (très goebbelsienne, en vérité...) sur « le
bonheur au travail » bat son plein, on sent qu’il va y avoir
du sport, le jour où les gens vont se réveiller. Bien entendu, ce
jour-là, on fusillera quelques CRS, on pendra quelques patrons par
les pieds ( comme le fut Mussolini) et on tondra quelques
collaboratrices qui se seront enrichies dans le lit des tyrans..., le
« on », dans ce cas, visant tous les lâches qui auront
collaboré « parce qu’ils pouvaient pas faire autrement »
et y retrouveront une virginité toute neuve. Il y aura des excès,
bien entendu, mais juste de quoi faire que la révolte puisse être
décrite comme un bain de sang orchestré par des brutes avinées.
Dans le cas où vous ne seriez pas tout à fait convaincus de la
similarité entre notre époque et celle des nazis et autres tyrans
communistes, je vous invite à compter, chaque jour, le nombre de
morts que l’on doit au capitalisme, par pollution, au nom des
affaires, par guerre, au nom des ventes d’armes, par cynisme, par
exemple en laissant les enfants d’Afrique mourir de faim ou du
Sida, par indifférence, en Méditerranée....
samedi 2 avril 2016
Peur
La France a peur, annonçait Gicquel en
1976. C’était à propos du crime de Patrick Henry dont l’actualité
nous rappelle l’existence. La France a peur !.... Aujourd’hui,
guerres, attentats, chômage, ça y est, la France a vraiment peur.
Ça doit arranger quelqu’un, si vous voulez mon avis. Les
assureurs, évidemment, dont l’activité est si rentable que les
assurances sont aujourd’hui des banques, mais également d’autres.
Les politiques ? Les patrons ? Les capitalistes ? Toujours est-il
qu’une chose m’a frappé, ces derniers jours. Les étudiants, les
lycéens, les travailleurs sont dans la rue et, chaque fois qu’un
média, télé ou radio, tend un micro vers l’un des manifestants,
quel qu’il soit, la première question est : de quoi avez-vous peur
? Qu’est-ce qui vous fait peur ? Si ce n’était pas si
caricatural, ce serait risible. Peur ? Moi, peur ? Bah non. Colère.
C’est de la colère. Mais la colère, hein, c’est moins vendeur
que la peur.
samedi 26 mars 2016
L'exemple brésilien
Ce qui se passe au Brésil depuis deux ou trois décennies est un condensé de ce qui nous attend tous. Le Brésil fut, de 1964 à 1985, une dictature militaire. Cette période est la conséquence de la volonté des États-Unis de contrecarrer la progression des idées marxistes en Amérique du Sud. Cette histoire n'est pas terminée, malgré la visite récente de Mr Obama à Cuba. Les dictatures sud-américaines des années noires du vingtième siècle, au Chili, en Argentine, au Brésil, se sont appuyées sur toutes les compétences disponibles, anciens nazis immigrés après la guerre ( généralement exfiltrés par l'église), anciens experts français aguerris en Algérie, idéologues franquistes, tout le gratin de la droite extrême et revancharde qui se sont répandus, dans la seconde moitié du vingtième siècle, dans le continent sud-américain, toujours financés par les États-Unis, via la CIA, an nom du combat que ce grand pays menait au nom du "monde libre". La fin du vingtième siècle fut une période défavorable à cette idéologie, laissant partout filtrer des "retours" à la gauche, au Brésil, en Argentine, au Chili, au Vénézuéla, j'en oublie forcément.... Nous avons été nombreux à penser que le temps de la libération était enfin venu. C'était sans compter sans la volonté revancharde de la droite internationale..... Pour cette part rance de l'humanité, il ne peut être question que le peuple puisse vaincre. Serait-ce pour piquer dans la caisse, ce que, hélas, elle ne se prive pas de faire.... Mais seuls les idéalistes sont aptes à penser que les hommes et femmes de gauche vaudraient mieux que ceux de droite. une seule chose les sépare, à jamais.... Ils savent ce que signifie "crever de faim"..... Et, surtout, combien est hasardeuse la chance qui les fait rois ou esclaves, ce que les gens de droite ignorent totalement, qui attribuent stupidement leur situation à leur mérite plutôt qu'à des facteurs aléatoires de naissance, de rencontres ou de période. Aujourd'hui, le monde étant de droite, la période n'est pas propice à la gauche. Partout où elle est au pouvoir, la droite la conteste avec, souvent l'assentiment de la majorité. La "gauche", en ce moment, ce n'est pas "swag".... Partout, la droite proteste et s'empare de la rue, rue qui était, il y a peu, l'espace réservé de la gauche. Depuis peu, les élections qui mènent au pouvoir des majorités de gauche sont contestées par ce qui semble être le "peuple". Le problème, c'est que plus personne ne peut plus déterminer qui est le "peuple" ou non. La bourgeoisie brésilienne est dans la rue depuis quelques semaines et je ne doute pas qu'elle finira par abattre le gouvernement en place. Tous, nous allons applaudir.. La démocratie aura, pour nous ( je parle de société occidentale et non de moi), vaincu. Sauf que, sauf que.... Autrefois, on aurait parlé d'hommage du vice à la vertu.... la société brésilienne est une démocratie récente et fragile, comme l'est la vénézuélienne, d'ailleurs, et que, de fait, le bouleversements y engagent moins d'histoire, moins de résistance. Nous nous croyons donc à l'abri.. Parce que, pour nous, la démocratie s'inscrit partout, sur les monuments comme dans l'histoire. Sauf que, sauf que... Après les manifestations du "mariage pour tous", nous venons de subir l’écœurante manifestation des bourgeois du seizième qui nous ont jeté à la face leur véritable nature : jamais vous ne pourrez vous installer dans notre ghetto de riches.... Et, je vous le garantis, cette première salve sera suivie d'autres, d'autres qui ravageront à jamais nos espoirs d'un vie meilleure... Jusqu'à ce que le balancier revienne voyager dans des contrées pour nous favorables. Ce qui, au Brésil, n'aura pris que quarante années, va se produire chez nous. parce eu les acteurs, anciens fascistes, anciens militaires, anciens fascistes, nous en avons tout plein parmi nous et que, de nos jours, nous n'avons plus les moyens de les faire taire, comme nous l'avons fait il y a cinquante ans....
mercredi 16 mars 2016
Barbarin 3... de pire en pire....
L’avocat de Barbarin s’exprime
partout et en tous temps... J’ai bien écrit « l’avocat ».
Ce qui semble signifier, donc, que la justice des Hommes ( et des
femmes, hein !...) mérite réponse pour saint Barbarin... Je
comprends pas … Il me semblait que la propagande principale des
« saints hommes » de l’église était justement que la
seule justice pour eux valable était la divine … Un Saint, pépère,
c’est un type, comme Jeanne d’Arc, par exemple, qui monte au
bûcher avec le sourire parce que les les faiblesses des hommes leur
est un réconfort et qu’ils rachètent, pas leur acte ultime, tous
leurs péchés.. Comme Jésus... Tu connais Jésus ?... L’avocat
dénonce donc, tranquille, un procès en « sorcellerie »
( ils s’y connaissent) et pose une question simple : qui en veut à
Barbarin ?... Ben je vais te le dire, mon camarade : c’est moi..
pas seulement moi, hein !... Avec moi, tous les anars, tous les
gauchistes, tous les pédés, toutes le gouïnes, tous les
intégristes de gauche ( y’en a plus, y paraît), tous les
chevelus, tous les margeots, tous mes copains, tous les gens que je
rencontre dans les salons littéraires, des écrivains, des éditeurs,
bref … un peuple entier. Et si tu veux vraiment savoir pourquoi on
aura ta peau, camarde, et bien c’est simplement parce que tu as
pris parti pour la « manif pour tous »... Tu croyais tout
de même pas ( c’est ton truc, ça, croire..) qu’on allait te
pardonner ta connerie monumentale ? Si ?... Ben tu l’as dans le
cul... Et, je reconnais, je préfère que ce soit toi qui ait un truc
dans le cul plutôt que tous les enfants que les cons de croyants te
confient… Hé hé !.... Un plaisir rare pour les gauchistes. Navré
….
mardi 15 mars 2016
La laïcité ... Et sa limite, autrement dit Barbarin....
Barbarin !.... Vous connaissez ce clown qui passe sa vie déguisé en
rouge ou en blanc selon l'époque.. Primat de la gaule, il est .... (j'ai
écrit de LA gaule.. C'est exprès...) Ce triste sire, haut placé dans la
hiérarchie catholique, appelait tous ses fidèles, en 2013, à
participer aux manifs contre le mariage pour tous. Au nom de la morale,
il disait. On va tout de même pas marier des homosexuels, nan mais
!....Un papa, une maman, nan mais !.... Sauf que la morale, pépère,
il connaît pas... Il semble qu'il ait couvert un nombre incroyable de
pédophiles... Bah voui mais les pédophiles, c'est pas pareil .... Il se
souvient pas, le monseigneur à sa mémère, que le terme de "pédé"
appliqué aux homos vient de la confusion entre homosexuel et pédophile.
Confusion volontaire des tenants de la morale, bien sûr, pour noircir
les homos et les ranger dans le camp des "pervers".... T'as dit pervers,
Barbarin?... Moi, ce que je vois dans ton nom, Philippe Barbarin, c'est
Philippe, comme Pétain, et Barbare comme Barbarin.... Pour moi,
Barbarin, tu es la lie de l'humanité.... Et à bas la calotte !....
Quelqu'un se souvient-il ce ce qu'est la loi de 1905 et, donc, des fondements de la loi de 1905, loi dite de "séparation entre les églises et l'état" ? En vérité, cette loi, que la "doxa" considère comme une accommodation dans le débat entre religion et république, est un "sauvetage" de la religion. Le gouvernement français de 1905 n'avait alors guère le choix.. Partout, en France, on en était arrivé à considérer qu'il fallait pendre ou écarteler les membres du clergé, convaincu qu'on était que rien ne changerait si l'on ne se débarrassait pas des curés, curés qui devront leur salut à un homme politique assez peu connu pour ce fait d'arme, Jules Ferri. En vérité, le jour où Ferri emporte l'adhésion du parlement, il sauve la religion catholique face à des républicains déterminés à finir le travail entamé par la révolution de 89. Le véritable sens de cette loi n'est pas la tolérance. C'est le retrait de tout un peuple, fatigué de la collusion entre l'église et le pouvoir, qui renonce, par magnanimité, à massacrer les religieux de tous poils, pour, pense-t-il, éviter une guerre civile et renonce, donc, à finir le travail entamé 110 ans plus tôt. Les représentants du peuple acceptent alors que les religieux continuent leur petit commerce, préservent leurs richesses, gardent leurs bâtiments, au nom de la magnanimité. Pour autant, il n'est pas, à l'époque, question de tolérance. Il n'en est pas plus question aujourd'hui. Et l'affaire Barbarin, avec d'autres, est pour es républicains, dont je suis, l'occasion de s'interroger sur le fait de savoir si nos aïeux ont eu ou non raison d'épargner ces chacals jamais rassasiés. C'est de cette époque que date l'expression : à bas la calotte !...
Quelqu'un se souvient-il ce ce qu'est la loi de 1905 et, donc, des fondements de la loi de 1905, loi dite de "séparation entre les églises et l'état" ? En vérité, cette loi, que la "doxa" considère comme une accommodation dans le débat entre religion et république, est un "sauvetage" de la religion. Le gouvernement français de 1905 n'avait alors guère le choix.. Partout, en France, on en était arrivé à considérer qu'il fallait pendre ou écarteler les membres du clergé, convaincu qu'on était que rien ne changerait si l'on ne se débarrassait pas des curés, curés qui devront leur salut à un homme politique assez peu connu pour ce fait d'arme, Jules Ferri. En vérité, le jour où Ferri emporte l'adhésion du parlement, il sauve la religion catholique face à des républicains déterminés à finir le travail entamé par la révolution de 89. Le véritable sens de cette loi n'est pas la tolérance. C'est le retrait de tout un peuple, fatigué de la collusion entre l'église et le pouvoir, qui renonce, par magnanimité, à massacrer les religieux de tous poils, pour, pense-t-il, éviter une guerre civile et renonce, donc, à finir le travail entamé 110 ans plus tôt. Les représentants du peuple acceptent alors que les religieux continuent leur petit commerce, préservent leurs richesses, gardent leurs bâtiments, au nom de la magnanimité. Pour autant, il n'est pas, à l'époque, question de tolérance. Il n'en est pas plus question aujourd'hui. Et l'affaire Barbarin, avec d'autres, est pour es républicains, dont je suis, l'occasion de s'interroger sur le fait de savoir si nos aïeux ont eu ou non raison d'épargner ces chacals jamais rassasiés. C'est de cette époque que date l'expression : à bas la calotte !...
mercredi 2 mars 2016
Je hais les petits.
Je n’ai en moi aucun
racisme. D’ailleurs, l’usage même du terme, que rien ne remplace
dans notre lexique usuel, me blesse, convaincu que je suis de
l’inexistence absolue du concept même de race pour ce qui concerne
l’humanité. Une douleur qui va, chez moi, jusqu’à contester
l’existence de plusieurs civilisations à la surface de notre
planète. Dans mon esprit, de civilisation, il n’y en a qu’une,
la nôtre, l’actuelle, celle que nous constituons, année après
année, tous ensemble, tous égaux. Ce qui diffère, d’un continent
à l’autre se nomme tradition. Qu’un élément de cette
civilisation soit discriminé parce que, par exemple sa peau est
noire, n’est pas, selon moi, l’indice ou la conséquence d’une
différence avérée mais, tout simplement, l’effet d’une
discrimination politique qui justifie, à postériori, sur un critère
totalement erroné, l’exploitation d’une partie de la famille par
l’autre, exactement comme on pourrait le faire, chez nous, de nos
jours, sur des critères moraux. Tout ça, pour moi, est uniquement
politique. De même pour la discrimination des femmes, partout, et
vraiment partout, y compris dans les sociétés occidentales, les
nôtres, de même pour la discrimination des pauvres, partout,
également, et, de même, pour la discrimination par la taille. En
préambule, je veux signaler à ceux qui ne m’ont jamais rencontré,
que je mesure un mètre quatre vingt dix. Dans ce monde de brutes,
dominer les trois quarts de l’humanité d’une ou deux têtes
devrait être synonymes de pouvoir. Il n’en est rien pour la
majorité des « grands » qui sont, en général, de
braves gens, plutôt patauds et gentils. C’est le sujet même d’un
livre universellement connu de Roald Dahl qui, lui-même, était un
géant, je parle du « bon gros géant », BGG en abrégé.
C’est un archétype de la problématique grand-petit. Ce texte
démontre que les « grands » ne sont jamais belliqueux,
contrairement à ce qu’en pense la doxa, doxa établie,
majoritairement, par des « petits ». La vérité, c’est
que ce sont les petits qui gouvernent le monde. César, Napoléon,
Hitler, Poutine, Sarkozy, Valls, Hollande sont ou étaient tous des
petits. Je vous le dis tout net : les petits me cassent les burnes.
J’en ai ras le bol des petits, contre qui je n’ai rien, à
priori, à qui je ne m’en suis jamais pris, on m’a appris à ne
pas s’en prendre à plus petit que soi, qui m’indiffèrent autant
que le reste du monde sauf pour une chose : ils sont agressifs. A
cela, on peut trouver moult raisons, la principale étant, à mon
sens d’ordre psychanalytique. Il n’y a, pour s’en convaincre,
qu’à observer l’acharnement que montrent, ces temps-ci, les
tenants du pouvoir contre les « psy ». Pourtant, je le
réaffirme, je n’ai rien contre les petits et je prétends que
c’est plutôt eux qui veulent à tout prix bouffer ceux qui les
dépassent. Dans quelque domaine que ce soit. C’est pour cela, à
mon avis, que les dirigeants actuels du monde, Obama faisant
exception, par la taille, sont tous médiocres, le fond de ma pensée
étant que ce sont des crétins. Tous ces gens sont arrivés où ils
sont non pour leurs qualités humaines, leur culture, leur
expérience, leur intelligence, leur sagesse, non. Ils sont en haut
parce qu’ils cassent les burnes de tout le monde avec leur
agressivité depuis l’école maternelle. On finit par les laisser
passer devant par lassitude. Parce que nous, gros chiens Terre-Neuve
égarés dans un jeu de quille, on passe notre temps à n’en
renverser aucune, parce qu’on est des gentils. Et c’est notre
drame. Parce qu’aussitôt qu’ils sont arrivés en haut, les
nabots, ils se retournent contre nous. Et ils mordent, ces cons-là.
Comme des roquets. Vous aurez remarqué, d’ailleurs, que ce sont
toujours les plus petits chiens qui sont les plus agressifs. De loin,
en général. La prochaine fois qu’une élection aura lieu, s’il
vous plaît, élisons un grand. Je vous parie que ça ira mieux. Ne
serait-ce qu’en nous évitant les dérives névrotiques de nains
complexés et dangereux.
Machisme d'état.
Que l’Elysée annonce
hier l’absence de Myriam El Khomri avec la formule « incident
domestique » aurait dû déclencher une tempête de
protestations. Quoiqu’on pense des convictions de la jeune ministre
ou, pire, de son absence de convictions, quoiqu’on pense de « sa
loi », même si on la pense incompétente, ce qui n’est pas
avéré, le jugement sur sa personne et les critiques qu’on peut
lui adresser, ne devraient en aucun cas porter sur le fait qu’elle
est une femme. Ce serait scandaleux. Du coup, l’emploi du
qualificatif « domestique » devient odieux.
Particulièrement dans notre pays tellement prompt à donner des
leçons de féminisme. Il semble rappeler que la vraie place de la
femme est à la maison, à torcher les gosses et faire la popote. De
la part de Valls, rien d ‘étonnant. Nous savons tous – du
moins, moi, je le sais – que c’est un gros con macho. Pour preuve
sa première sortie en tant que 1er ministre en Camargue pour marquer
des taureaux. Pour preuve son évident complexe d’infériorité sur
sa taille, pour preuve son entêtement qui frise sans cesse la
crétinerie. De Hollande, ça semble plus étonnant. Semble
seulement. Pour preuve, une fois encore, la manière dont il a
traité, avec l’aide de Valls, Mme Pellerin, ex ministre de la
culture. On devrait peut-être demander, sur ce point, l’avis de
Ségolène et de Valérie. Quoiqu’il en soit, la misogynie de nos
deux principaux dirigeants et intolérable et, bien que totalement
opposé à la réforme qu’elle supporte au nom de ce gouvernement
indigne, bien que signataire des toutes les pétitions, acteur de
toutes les manifestations, je tiens à assurer Mme El Khomri de mon
soutien en la circonstance.
samedi 27 février 2016
Crise agricole
L’agriculture est en
crise, il paraît. La preuve, ce serait qu’environ deux cents
agriculteurs se suicident chaque année en France. Les agriculteurs
sont donc dans la rue. Dans la rue, sur les routes, devant les
centres commerciaux de grandes marques, partout où ils peuvent faire
entendre leur détresse et leurs revendications. La menace, sérieuse,
au demeurant, étant, qu’à ce rythme, il n’y aura bientôt plus
d’agriculteurs en France. Leur revendication, unique et unanime
semble simple : ils veulent « un prix ». Un prix pour le
lait, un prix pour la viande, pour les céréales, pour les légumes,
pour toutes les productions. A première vue, leurs doléances
semblent recevables et, même, frappées au coin du bon sens. Sauf
que... sauf que ... de quoi parle-t-on ? De quoi et, surtout, de qui
? Que nomme-t-on, au juste, par le terme d’agriculteurs ? Vous
aurez remarqué comme moi que les pauvres agriculteurs concernés
sont défendus, en tout point, par un syndicat qui a nom FNSEA.
Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles.
Exploitants ? Pourquoi ce terme d’exploitants ? Pourquoi pas
agriculteurs ou, comme on pourrait l’espérer, paysans ? Ah bah
non. Les paysans, eux, ils ont un autre syndicat : la confédération
paysanne. Un syndicat de gauche, dites donc !... La bande à Bové
!... Et c’est quoi, cette bande ? Un ramassis de margeots, de
chevelus, de rigolos, qui se contentent de production locales,
saisonnières, aux rendements aléatoires, vendues en local, sans
recherche effrénée de rentabilité. Quoi ?... Sans rentabilité ?
Non ?... Mais, enfin !... on ne PEUT pas entreprendre sérieusement
sans espoir de rentabilité !... On est au vingt et unième siècle...
On ne peut pas ? Mais qui ne peut pas ? Les exploitants, c’est ça
?.... Bah voilà !... La FNSEA, qui est censée défendre nos pauvres
paysans, elle, elle s’en fout comme de l’an quarante, des
paysans. Ce qui l’intéresse, elle, c’est la rentabilité. Et
pourquoi ? Tout simplement parce que la FNSEA est une mafia. Une
organisation réactionnaire, euphémisme, qui défend la « Terre »,
non au sens de planète et de couche superficielle, non, au sens où
posséder une « terre » est un capital. J’ai bien écrit
« capital ». Labourez, labourez, ce sont les fonds qui
manquent le plus. Qui dit « capital » dit
capitaliste. Comme vous ne le savez certainement pas, la majorité
des exploitants adhérents à la FNSEA, ceux qui sont les plus
influents, en tous cas, sont des propriétaires qui n’ont jamais
pris le volant d’un tracteur. Des capitalistes de l’agriculture.
Terres immenses, élevages industriels, mécanisation, un œil sur la
météo, un œil sur les cours de la bourse. Le blé monte, je suis
riche, il baisse, je suis ruiné. Et quand je suis ruiné, qui paye
les pertes ? Bah l’État !... Et si l’État est défaillant ?
Bah ! L’Europe ! … En remarquant, au passage, que les
manifestations actuelles sont tournées contre l’État et l’Europe,
justement, ce qui fait de nos « braves agriculteurs »
rien moins que des chiens qui mordent la main qui les nourrit.
Pourquoi ces « agriculteurs » ont-ils l’oreille de nos
gouvernants, dans ces conditions ? Parce qu’ils les tiennent par
les couilles, tout simplement. D’abord, ils sont armés. Eh oui..
Ils sont tous chasseurs... On ne peut pas les chauffer trop.. Ils
tirent, ces cons-là. Deuxio, parce que ces messieurs ont, depuis
toujours, l’oreille des puissants, particulièrement ceux de
droite, eu égard à leurs convictions profondes. Vous aurez entendu,
sans aucun doute, comme moi, les menaces de voter pour le FN aux
dernières élections si le gouvernement de droite, Sarkozy,
continuait de les ignorer. Mais, me direz-vous, il y a les deux cents
suicides par an. C’est vrai. Et deux cents personnes qui
disparaissent, ce n’est pas rien. Ce n’est, en tous cas, pas
négligeable. Mais, en vérité, on est là sur la vraie vérité. Le
fait que ce phénomène ne peut pas s’expliquer sans tenir compte
du capitalisme. En particulier de son aspect financier. Un aspect qui
oblige à se tourner vers la finance. Et là, on trouve qui ? Le
crédit Agricole. Cette banque, placée en deuxième ou première
place mondiale des établissements financiers, est, historiquement,
la banque « verte », celle des « paysans ».
Première mondiale. Première mondiale ?... Non ?... Si !... Mais
!... Bah oui... Mais !... Cette banque, censée recueillir les
« économies » de nos braves paysans, ces braves gens qui
mettent de côté, pour voir venir, en cas de coup dur, bah c’est
la première mondiale !... Quel est ce prodige ?... Je vais vous
aider. Pour devenir la première banque mondiale quand on est censé
être la banque des paysans, ceux qui tiennent leur richesse des
hectares dont ils ont hérité, qui ont agrandi ce capital par des
mariages consanguins, des magouilles, des médisances, des
dénonciations, surtout pendant les guerres, ceux qui se retrouvent à
la tête de millions qui dorment, ils n’ont qu’un rêve : mettre
leur argent en sécurité dans un coffre. Quand on se trouve de
l’autre côté, il suffit donc d’acheter un coffre, d’embaucher
des employés réacs, biberonnés aux maximes évidentes qui ont
bercé leur enfance, tous ces poncifs sur la richesse ou la pauvreté
et, quand on a récolté le pognon, de le placer adroitement sur les
marchés internationaux. Aucun mérite, donc. Sauf que, sauf que …
A l’autre bout de la chaîne, de la bourse, de la rentabilité, il
y a des gens qui y « croient »... Des gens qui ont un
lopin, qui croient, comme le leur ont dit leurs aînés, que posséder
la terre est l’essentiel, qui croient leur banquier, le Crédit
Agricole, quand ils leur raconte qu’en s’endettant, qu’en
achetant la dernière moissonneuse, le dernier Ferguson, qu’en
acceptant le contrat d’élevage de poulets ou de porcs de la
multinationale qui les a démarchés, ils vont gagner le jack-pot....
Et ben non !... Parce qu’à ce jeu-là, c’est toujours les gros
qui gagnent et les petits qui trinquent. On prend leur fric, on le
place et on ne leur rend rien. Le Crédit Agricole gère la fortune
des gros et envoie sans vergogne les petits sur la paille. Le Crédit
Agricole est le vampire qui entretient la crise. Le vampire qui, avec
la complicité de la FNSEA, se nourrit sur les faibles, qu’il
pousse au suicide, en découvrant trop tard que leur exploitation
n’est pas rentable, et qui verse, par ailleurs, les intérêts
qu’il tire de leurs crédits aux « gros » qui, eux,
vont se plaindre auprès de l’État pour payer leurs
investissements rentables en arguant de la faillite des petits. La
crise actuelle, ce n’est pas la crise de l’agriculture. C’est
la faillite d’un système révolu et déliquescent de financement
du capital des propriétaires terriens français. Le dommage c’est
que, au passage, des hommes payent de leur vie ces errances, le
dommage, c’est que la planète paye, elle aussi, le prix fort, à
coups de pesticides et d’engrais nocifs pour l’humanité entière.
Alors cette crise, qui tient soi-disant au cours des productions
agricoles, c’est, en vérité, d’une part, pour les petits, un
problème d’endettement et, pour les gros, la volonté d’augmenter
encore leurs bénéfices. C’est une crise industrielle où les
« gros » poussent les « petits » à la
révolte, quitte à ce qu’ils se suicident, pour gagner encore plus
de pognon.
vendredi 26 février 2016
Déficit ? Qué déficit ?.....
Cela fait maintenant
des décennies que, dans mes moments perdus, pas pour tout le monde,
j’espère, je me prends le menton façon Rodin, histoire d’avoir
l’air intelligent et que je me questionne sur une notion, un
« concept », devrais-je dire, si je veux avoir l’heur
d’être audible auprès des élites, une question dont peu de gens,
manifestement, se sont emparés. L’idée de déficit. Il n’a
l’air de rien, ce mot, il semble compréhensible par tous, il est
usité de toutes parts et, pourtant, il me laisse perplexe. Les jours
où, décidément, je n’arrive à rien, les jours où je reprends
tout à zéro, je vois bien le sens commun, des chiffres, des
colonnes et, dans la case de droite, tout en bas, un signe moins en
lieu et place d’un signe plus attendu. Déficit, perte, billets
jetés par la fenêtre, je vois. Ce mois-ci on va encore sucer des
cailloux. Mais, pourtant, rien à faire, cette explication de base ne
passe pas la barrière suivante, ne franchit pas le mur... je ne vois
toujours pas ce que le mot « déficit » vient faire dans
le budget de l’État. Je dois être idiot. Selon une conception
qui, d’évidence, date, il me semblait que l’État, c’était
justement le lieu des déficits. Le lieu des déficits « choisis ».
C’est peut-être un qualificatif essentiel. Aucun doute. Ça l’est.
L’État, c’est cette chose tentaculaire, là-haut, bien au-dessus
de nos têtes, qui nous gouverne tous sans discussion. Sa fonction
primordiale, c’est de redistribuer entre les citoyens l’argent
qu’il reçoit des citoyens, une espèce de loterie, si vous vous
voulez, et qui, pour ce qui le concerne, une différence capitale
d’avec une véritable loterie, son boulot est de redistribuer
« équitablement ». C’est à dire de donner plus à
ceux qui sont dans le besoin, les pauvres, pour faire simple, et de
donner moins aux « riches », ceux qui payent censément
pour les autres. J’ai beau me tenir le menton durant des heures,
façon statue, je ne comprends pas, compte tenu de ce qui précède,
ce que peut bien vouloir signifier le fameux « trou de la
sécu ». On prend de l’argent, on redistribue, on favorise
ceux qui ne peuvent pas payer et on aboutirait à « un trou ».
Serait-ce que, malgré ce que j’en sais, le mot « trou »
serait un synonyme du mot décision ? Que nenni !... Le « trou »,
c’est un déficit !... Comment la « sécu » peut-elle
être « rentable » ? En vertu de quel principe la sécu
devrait-elle être « rentable » ? J’ai une autre
question du même genre, si vous voulez... En vertu de quoi la
retraite devrait-elle être rentable ? Et j’aimerais
comprendre pourquoi on ne parle pas de «déficit » de l’Armée,
de la Gendarmerie ou de la Police Nationales. Si j’ai bien
compris, nous cotisons, l’Etat redistribue et, s’il manque de
l’argent, il remet au pot par décision « politique »
de justice. J’ai rien compris ? Je le savais... A me tenir si
longtemps le menton, j’avais fini par me dire que c’était tout
simplement moi qui déconnais...
Allez, les copains.. Si
on arrêtait les conneries. Le trou de la sécu, le déficit des
retraites, ça n’existe tout bonnement pas et vous le savez
pertinemment. Il n’y a pas plus de trou de la sécu que de beurre
en broche. Il y a un signe moins dans une colonne qui signifie
simplement que nous avons « choisi » d’aider les plus
faibles. On appelle ça la solidarité. Sur les monuments, nos aïeux
ont choisi d’appeler ça « fraternité ».....
lundi 1 février 2016
Hilary, Barrack, même parti mais pas le même genre.....
Une chose m’épate.
Épatant, c’est un mot très 16°... J’ai choisi, aujourd’hui,
de vous la faire 16° (arrondissement). C’est à propos des
élections aux USA, très actuelles, comme vous savez. Le débat
tendrait à démontrer que les USA sont un pays très « clivé ».
D’un côté, les Républicains derrière Trump ou pire, les
Démocrates derrière Hilary, à moins qu’ils ne choisissent, eux
aussi, pire, c’est cce qu’en disent les médias, en la personne
de Sanders. A gauche, c’est soit « on continue comme ça »,
soit « on change tout », à droite, c’est racisme à
tous les étages. Choisissez votre degré. Certains commentaires
voient dans ce virage raciste, ce retour aux années bonheur d’avant
Luther King et Kennedy, les effets de « l’erreur »
d’avoir élu un président … Noir !... Il faut dire que c’était
inattendu. Il était temps de redresser la barre !... Sous nos yeux
effarés, si l’on en croit le monde médiatique, les USA se
préparent donc à élire un populiste dangereux soutenu par toutes
les forces les plus conservatrices du pays, nous promettant un avenir
sombre fait d’exclusion, de force brutale, de haine, de massacres,
un véritable retour aux temps les plus obscurs de ce pays. Ce qui
m’épate, donc, c’est que l’actuel président est noir. Et que,
donc, les USA auront été capables d’élire un homme noir à leur
tête. Ce qui ne sera donc pas forcément le cas pour … une femme.
Ce grand pays raciste, notoirement raciste, dont la police est
raciste, dont la moitié de la population est raciste aura élu un
noir avant d’élire une..... femme. Femme que, d’ailleurs, il
n’élira peut-être pas encore cette fois-ci. Décidément, les
femmes sont bien les personnes les plus discriminées sur cette
planète. Et, ce, dans l’indifférence manifeste de l’opinion des
USA, pas moins, pas plus, que dans la notre.
vendredi 1 janvier 2016
Le retour de l’apprentissage : une nouvelle faillite de la République
Parmi les platitudes
royales de notre grand Benet 1er au cours de son discours de voeux
aux Français, une très mauvaise nouvelle se dissimule, en sus de
l’odieuse justification de l’état d’urgence et de la
dénaturalisation à la carte, je veux parler du retour massif de
l’apprentissage. Cette nouvelle, qui fait manifestement consensus
dans notre pays, n’est, hélas, pas autre chose que l’annonce
d’une nouvelle victoire écrasante du patronat français. Ce
retour, c’est aussi celui de la fin de l’école pour tous jusqu’à
seize ans, mesure que les progressistes avaient eu toutes les peines
du monde à imposer en 1959. La généralisation de l’apprentissage,
c’est une régression qui nous ramène rien moins que 56 ans en
arrière. Pour un nombre non négligeable de jeune gens, l’école
se terminera bientôt à quatorze voire treize ans. Où est le
problème, me direz-vous ? Le principal n’est-il pas que chacun
trouve un emploi ? Tout dépend de quel côté on se place. Pour tous
les jeunes qui sont aujourd’hui promis, après une scolarité
souvent chaotique, à un avenir sombre entre chômage et galère, la
promesse d’une « employabilité » ( ce mot me crispe
les nerfs..) meilleure peut sembler un avantage. Sembler seulement.
Car, en réalité, il ne s’agit que de livrer au patronat une main
d’œuvre « corvéable à merci » comme on le disait
autrefois. Pourquoi corvéable ? Tout simplement parce qu’un peuple
instruit est beaucoup plus « rétif » qu’un peuple sans
culture. Quel était, en effet, le propos de la prolongation de la
scolarité jusqu’à seize ans ? Il s’agissait tout simplement
d’assurer à chaque jeune un niveau de culture générale minimal,
nécessaire à l’exercice de sa citoyenneté. En maintenant le plus
longtemps possible, justement, un enseignement général. Cette
obligation, le patronat qui sait bien, comme Goebbels, que le
« propos n’est pas de convaincre le peuple que nos idées
sont les meilleures mais de ne mettre à la leur disposition qu’un
vocabulaire juste suffisant pour qu’ils ne puissent en exprimer
d’autres ».... , le patronat, lui, ne l’a jamais acceptée.
Plus les ouvriers sont idiots, plus il est facile de les exploiter.
Presque soixante ans plus tard, donc, sa victoire est écrasante.
Demain, la masse inculte qu’ils appellent de leurs vœux depuis
plus d’un demi-siècle sera de nouveau à leur disposition. Et,
cela, cette atroce nouvelle, nous la devrons donc à un gouvernement
« socialiste » dirigé par un « toréro » qui
a quelques traits physiques communs avec l’idéologue nazi,
d’ailleurs, et sous le règne d’un roi « socialiste »,
notre cher Benet 1er. Les socialistes français ne méritent plus
notre respect. Leur honneur est dans le caniveau.
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