Beaucoup de nos actualités nous ramènent à la question du pouvoir, sous
toutes ses formes. Le pouvoir des hommes sur les femmes, Weinstein, bien
sûr, le pouvoir de l'argent, Weinstein encore, mais également Trump, le
pouvoir politique d'un président mal élu, le pouvoir d'un roi, en
Espagne, celui d'un petit chef dans l'entreprise, et toutes les
combinaisons entre ces formes diverses. Mais cette actualité jette aussi
la lumière sur la fascination que semblent ressentir beaucoup
de nos contemporains pour le pouvoir. Un exemple : le premier de cordée
de Macron. « Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux »
disait La Boétie. Cette fascination n'est pas, à mon sens, extérieure au
problèmes posés par les abus de pouvoir que nous constatons, de manière
aigüe, ces temps-ci. Elle en est une part importante. Pourquoi, en
effet, un petit chef peut-il imposer ses désirs, même les plus
inavouables, à un subordonné ? Le respect de la hiérarchie, me
direz-vous. Certes. Mais sur quoi est-elle basée ? Deux choses : une
certaine fascination, indéniable, pour le pouvoir, mais, également, un
désir d'accéder à ce pouvoir, voire à une autre forme de pouvoir. Pour
le cas des actrices violées, par exemple, on entend très souvent cette
phrase : « je ne pouvais rien faire, je pensais à ma carrière... ».
Qu'est-ce qu'une carrière ? Une forme de pouvoir. Pour ce qui me
concerne, je n'ai jamais respecté aucun pouvoir. De manière maladive,
même, et, parfois, jusqu'à me détruire, du moins détruire mes chances
d'en être quelque jour. Et, comme par hasard, je n'ai jamais harcelé
personne. Jamais. Au point, même, par exemple, de n'avoir jamais «
dragué » aucune fille. Les femmes avec qui j'ai pu être amené à
travailler ont toutes le même avis : lui, c'est notre copine. Je pense,
pour finir, que condamner les agresseurs ne sera jamais suffisant tant
que, dans un coin de notre tête, nous respecterons le pouvoir de
certains humains sur d'autres, ou, au pire, nous l'appellerons de nos
voeux dans le but d'un jour en tirer profit nous-mêmes. Reste qu'en
attendant le grand soir, traîner dans la boue ce que nous avons admiré (
les trois L …), si cela peut, sans aucun doute, avoir quelques vertus,
reste une très vieille antienne … Lynchons les porcs, donc … A
condition, peut-être, de réfléchir à la raison pour laquelle ils ont
acquis cette position dominante. Comme le titrait il y a peu un
hebdomadaire : ne victimisons pas les femmes, éduquons les garçons... Et
souvenons-nous que ce sont souvent des mères, en général très
impliquées dans l'éducation des enfants, qui sont harcelées...
mardi 17 octobre 2017
mercredi 26 avril 2017
Levons-nous tous .. Tous ! ...
Lundi 17/04/2017, j’étais au 4° salon de la Baie, à Villeneuve en Retz,
anciennement Bourgneuf. Un petit salon, peu fréquenté, auquel je me
rends depuis l’origine par fidélité à un camarade écrivain qui en fut le
créateur. Ma surprise a été grande lorsque l’invité d’honneur, un
certain Raynald Sécher, a prononcé son discours devant l’assemblée. En
troisième mot, Sarkozy, en cinquième, identité. Pris de spasmes, je me
suis précipité dehors, au prétexte d’aller fumer. De retour, j’ai jeté
un oeil sur la production du sieur qui se présente comme expert en
histoire et universitaire. Il s’agit presque exclusivement de BD
historique traitant de beaucoup de sujets dont Hitler, Jeanne d’Arc,
Histoire de la Bretagne, Vendée et Chouannerie. Le tout en auto-édition.
Mon opinion était faite et j’en serais resté là si le sort ne s’en
était pas mêlé. Au moment du repas en commun, las pour moi, le monsieur
vient s’installer face à moi. Assez hautain, voire méprisant, le voilà
parti sur le chemin des vérités alternatives. Je ne dis toujours rien.
Jusqu’à ce qu’il tente de nous vendre son galimatias sur Pétain. Les
propos de celui qui se targuait d’être un expert viraient au
révisionnisme. Là, je suis enfin sorti de mes gonds. Ceux qui me
connaissent doivent se dire : seulement là ? On nous l’a changé !... Je
ne pouvais pas laisser passer ça. Je lui ai donc montré la richesse de
mon vocabulaire en matière de noms d’oiseaux. Mais le bonhomme, presque
tranquille, plutôt que la fermer, a insisté, obséquieux et
condescendant, son argument principal étant que je n’y connaissais
visiblement rien. J’ai rétorqué que son attitude s’apparentait selon moi
à celle de ces intégristes, islamistes ou chrétiens, qui vous répondent
toujours qu’il faut lire la bible ou le coran avant de leur objecter
quoi que ce soit. Cette fois, je l’ai un peu cloué et, non sans l’avoir
insulté une dernière fois et lui avoir conseillé de se taire avant que
je n’en appelle à la justice, je me suis levé et suis retourné fumer.
Après quoi, je suis retourné à ma table, j’ai rangé mes affaires et suis
parti, non sans expliquer aux organisateurs le pourquoi de mon attitude
et leur responsabilité dans le choix de leurs invités d’honneur. Je
n’ai pas été complètement compris, ce qui m’ fait promettre de ne jamais
y remettre les pieds. Ce qui me navre, le pourquoi de ce texte, c’est
que personne d’autre que moi n’ait réagi. Parmi les auteurs présents,
dont certains ont mon estime ( avaient ?..), aucun n’a appuyé mon
indignation. Faut vendre, pas vrai ? Et choisir entre deux maux le
moindre. L’argent, c’est important. Ce qui me navre, c’est que ce soit
encore une fois tombé sur moi, accréditant la fable d’un caractère
ingérable. Et je dois vous le dire : j’en ai marre. Ce pays tombe de
Charybde en Scylla, et si personne ne l’ouvre jamais, alors, nous aurons
droit au pire à coup sûr. Comme en moult épisodes de notre histoire.
J’en ai marre et ce n’est pas de moi. J’en ai marre de la veulerie
paresseuse de la plupart de mes congénères.
lundi 3 avril 2017
Capital, phénix et cendres
Ma mémoire, qui est peut-être déjà
chancelante ( t’as qu’à croire ..), me rappelle une phrase, un
slogan, des années 70... Cette phrase c’est à peu près : le
capitalisme porte en lui la cause de sa perte, le profit immédiat.
On y croyait. On se la répétait. Ça allait tomber tout seul. On
aurait notre grand soir. Manque de bol, le capitalisme, c’est un
Phénix, toujours capable de renaître de ses cendres. Pourtant, ces
temps-ci, on jurerait qu’il est à bout, qu’il n’ira pas
beaucoup plus loin. Trump, l’élection française, le brexit sont
autant de signes de craquement. Mais je rassure les actionnaires,
grands patrons et autres traders, il va survivre. Pour deux raisons
simples. D’abord parce que le capitalisme se dit lui-même non
moral, voire immoral, et que sa survie s’appuie sur ce que l’être
humain a de pire, l’activation permanente de ce qu’on appelait
avant « l’instinct de survie », ce qui nous rend tous
capables de tout, vraiment de tout, dès qu’il s’agit de leur
intérêt immédiat. Meurtre, vol, viol, mensonge, fuite, lâcheté,
j’en passe. Ensuite parce que les disciples de Marx ont un peu
oublié de lire Nietzsche, réputé pour eux d’extrême droite. Or,
s’ils l’avaient lu, ils sauraient que l’être humain est
capable de tout et qu’un régime politique s’appuyant sur ce
constat est, pas essence, immortel. L’une des preuves les plus
patentes de cette affirmation, c’est que le capital est d’accord
pour travailler avec la Le Pen, comme il le fut avec Hitler. J’en
suis navré mais ça ne va pas tomber et, comme nous allons être
quasi obligés de voter pour Macron pour éviter Le Pen, nous aurons
le déshonneur et la guerre, comme aurait dit Churchill, et Macron va
vous faire avaler la pilule du renouveau du capitalisme, pilule
indigeste que vous avalerez dans la joie de la victoire. Du coup,
vous accepterez, sans douleur, la fin de la sécurité sociale, de
l’allocation chômage, des dépenses de santé, le renflouement des
banques par vos impôts et les profits indécents des grandes
entreprises. Quand je vous dis immortel.
Inscription à :
Articles (Atom)