mardi 17 octobre 2017

Lynchons ... Mais ...

Beaucoup de nos actualités nous ramènent à la question du pouvoir, sous toutes ses formes. Le pouvoir des hommes sur les femmes, Weinstein, bien sûr, le pouvoir de l'argent, Weinstein encore, mais également Trump, le pouvoir politique d'un président mal élu, le pouvoir d'un roi, en Espagne, celui d'un petit chef dans l'entreprise, et toutes les combinaisons entre ces formes diverses. Mais cette actualité jette aussi la lumière sur la fascination que semblent ressentir beaucoup de nos contemporains pour le pouvoir. Un exemple : le premier de cordée de Macron. « Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux » disait La Boétie. Cette fascination n'est pas, à mon sens, extérieure au problèmes posés par les abus de pouvoir que nous constatons, de manière aigüe, ces temps-ci. Elle en est une part importante. Pourquoi, en effet, un petit chef peut-il imposer ses désirs, même les plus inavouables, à un subordonné ? Le respect de la hiérarchie, me direz-vous. Certes. Mais sur quoi est-elle basée ? Deux choses : une certaine fascination, indéniable, pour le pouvoir, mais, également, un désir d'accéder à ce pouvoir, voire à une autre forme de pouvoir. Pour le cas des actrices violées, par exemple, on entend très souvent cette phrase : « je ne pouvais rien faire, je pensais à ma carrière... ». Qu'est-ce qu'une carrière ? Une forme de pouvoir. Pour ce qui me concerne, je n'ai jamais respecté aucun pouvoir. De manière maladive, même, et, parfois, jusqu'à me détruire, du moins détruire mes chances d'en être quelque jour. Et, comme par hasard, je n'ai jamais harcelé personne. Jamais. Au point, même, par exemple, de n'avoir jamais « dragué » aucune fille. Les femmes avec qui j'ai pu être amené à travailler ont toutes le même avis : lui, c'est notre copine. Je pense, pour finir, que condamner les agresseurs ne sera jamais suffisant tant que, dans un coin de notre tête, nous respecterons le pouvoir de certains humains sur d'autres, ou, au pire, nous l'appellerons de nos voeux dans le but d'un jour en tirer profit nous-mêmes. Reste qu'en attendant le grand soir, traîner dans la boue ce que nous avons admiré ( les trois L …), si cela peut, sans aucun doute, avoir quelques vertus, reste une très vieille antienne … Lynchons les porcs, donc … A condition, peut-être, de réfléchir à la raison pour laquelle ils ont acquis cette position dominante. Comme le titrait il y a peu un hebdomadaire : ne victimisons pas les femmes, éduquons les garçons... Et souvenons-nous que ce sont souvent des mères, en général très impliquées dans l'éducation des enfants, qui sont harcelées...

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