Macron
a récemment prononcé trois phrases :
1)
Nous sommes dans un Etat d’ordre : je n'avais pas
remarqué que la devise de la France faisait référence à l'ordre.
Et quel ordre ? L'ordre naturel cher aux économistes
libéraux et aux tenants de la loi du plus fort ? Le
concept ici évoqué serait celui de l'ordre républicain. Pour notre
monarque actuel, donc, la loi de la majorité. Or, la majorité,
aujourd'hui, compte tenu de l'asservissement total des ministres et
des députés REM, c'est un seul homme, Macron. L’État, c'est moi.
Donc, ce que veut notre président, c'est SON ordre. Et quel
semble-t-il être ? Beaucoup d'observateurs parlent, et de plus
en plus, d'une gouvernance autoritaire. Un président autoritaire qui
parle d'ordre, ça vous rappelle quoi ?
2)
Je ne suis pas le président des riches. Les riches n'ont pas
besoin de moi, ils se débrouillent tout seuls : la première
question qu'on pourrait lui poser, c'est de savoir pourquoi, s'ils se
débrouillent si bien tout seuls, il les aide autant ? En
allégeant, par exemple leurs impôts ou en leur faisant des cadeaux
type CICE. Mais il y a une autre signification derrière cette phrase
qui peut paraître absurde et idiote. Avec cette phrase, Macron
semble entériner cette idée assez discutée sous le terme générique
de « sécession des riches ». En effet, quelques
sociologues font remarquer que, depuis quelques décennies, pour la
première fois dans l'histoire des sociétés humaines, ce sont les
riches qui se marginalisent, volontairement, pour s'enfermer dans des
espaces où ils sont ensemble. En refusant, par exemple, de payer
leurs impôts et, plus généralement, de payer pour les autres, les
plus déshérités. C'est un sujet qui a été beaucoup évoqué, ces
derniers temps, à propos de la volonté d'indépendance de la
Catalogne, la plus riche des provinces espagnoles, dont la motivation
principale serait de ne plus vouloir payer pour les provinces moins
bien loties. C'était, tout le moins, un argument des adversaires des
séparatistes. Mais il existe de nombreux autres exemples en Europe,
à commencer par Merkel qui veut garder ses sous et refuse de payer
pour la Grèce. Mais, en France même, on peut très bien constater
le même phénomène, particulièrement chez les « premiers de
cordée » comme dit l'autre, qui considèrent de plus en plus
que leur fortune est totalement légitime et refusent, donc, de la
partager, serait-ce avec ceux qui l'ont créée, leurs ouvriers. On
parle volontiers de « charges » plutôt que de
cotisations, qu'on refuse d'acquitter, d'ailleurs. C'est pourquoi
cette phrase de notre « leader », à l'air anodin, est
très significative : il est d'accord pour que les
« riches » soient considérés comme « à part ».
3)
Nous avons la preuve de l'utilisation de gaz toxiques en Syrie :
là, mon camarde, tu pourrais regretter ta légèreté. Certains de
tes adversaires, la Russie en particulier, réfutent totalement le
fait que ces attaques auraient pu avoir lieu. Tu aurais l'air bête
si jamais ils finissaient par imposer leur version. Ta réputation de
personne « très intelligente » ferait « pschittt... »
d'un coup. Et bien malin qui saura jamais la vérité. Car le
camarade Poutine, lui, met le paquet. Il est entré dans un combat
médiatique que, compte tenu des moyens qu'il développe, te laisse
peu de chances sur le terrain de la communication, terrain sur
lequel, pourtant, tu as fondé tout ton pouvoir … Là, c'est
carrément ce qu'on nomme de sales draps. En plus, comme tu l'auras
remarqué, le combat s'est étendu sur le sujet de la prétendue
« totale réussite » de l'opération, puisque la nouvelle
selon laquelle la plupart de tes missiles ont foiré se répand
partout. De sales draps …
Un
mot revient dans tous ses discours : inquiétude. Un
élément de langage, comme ils disent, un petit refrain repris par
tous les élus et les ministres REM. Nous serions inquiets. Et, eux,
bien entendu, ils sont là pour nous rassurer. Macron, surtout, qui,
du haut de ses 40 ans, se sent une âme de père de la nation, une
formule employée par leurs partisans pour Pétain ou Staline, par
exemple. Bah non, mon camarade. On est beaucoup, dans ce pays, à ne
pas être foncièrement inquiets. On est révolté. Ton monde, on
n'en veut pas, c'est aussi bête que ça. Mais révolté est un mot
qui ne fait pas partie de ton univers mental. Toi, c'est un projet,
une ligne droite et aucun doute. Se révolter est une perte de temps.
Ton univers, c'est le concret, rien que le concret et aucune révolte
contre ce que tu nommes le réel. On relève ses manches et on
marche. Personnellement, je trouve que ce mot, que tu as choisi pour
expliquer les réticences tout à fait justifiées de « ton »
peuple, en dit bien plus sur toi que sur nous. Car, en matière
d'inquiétude, tu t'y connais. Quiconque a vu ton regard dans les
images de propagande diffusées par les médias qui te sont inféodés
a pu constater dans tes yeux une énorme inquiétude sur toi-même,
inquiétude que tu tentes toujours de dissiper en fanfaronnant, par
exemple en entretenant le mythe d'une pensée complexe et d'une
culture philosophique solide. D'ailleurs, cette inquiétude ne peut
étonner personne de la part d'un homme qui se promène partout avec
sa maman, serait-elle symbolique.