Adulte.. Elle a dit adulte. A quelques
jours du bac philo, Christine Lagarde, responsable du FMI, vient de
nous pondre un sujet sur lequel, je le crains, sa note serait plutôt
minable. Je vous le demande donc, chère Christine, qu'est-ce donc
qu'un adulte ?... A vous en croire, ce serait une personne qui
accepte de jouer sur les bases des gens sérieux de cette planète.
Gens sérieux dont, manifestement, vous êtes convaincue de faire
partie. Outre que votre « saillie » me paraît totalement
crétine, sauf le respect que je dois à une personne de votre
envergure, je vais tenter, chère égérie de la finance
internationale, de vous prouver en quoi cette remarque l'est
particulièrement, crétine. Il me faut tout d'abord vous rappeler à
quoi vous devez votre poste si prestigieux. Eh oui... Sans les
turpitudes d'un certain DSK, que seriez-vous, aujourd'hui, chère
Christine ? Porte-parole de « Les républicains » ?
Experte en économie exposant la théorie par d'autres énoncée en
conférences mondiales rémunérées aux environs de cent mille Euros
chacune, gardienne de l'orthodoxie libérale et invitée, à ce
titre, dans tous les média à nous exposer ce que vous oseriez alors
appeler du bon sens ? Hélas pour nous, il y eût DSK. Vous voilà
donc à un poste que, je suppose, vous pensez ne devoir qu'à votre
mérite. Quel mérite ? Qu'avez-vous donc fait pour le mériter ?
Devez-vous ce hasard à autre chose que votre naissance, votre
veulerie, votre soumission ou les circonstances ? Ce qui nous ramène
donc à la question que vous avez vous-même la bêtise de poser. Un
proverbe africain dit : en cas d'adversité, assieds-toi au bord de
l'oued et tu finiras par voir passer le cadavre de ton ennemi. Joie
!.. Le vôtre est en train de passer !... Je n'y suis pour rien,
personne, c'est à vous seule qu'on doit votre mort... Car enfin,
Christine, et pour en revenir au sujet de philo que vous soulevez,
qu'est-ce donc pour vous qu'un adulte ? Selon vos conceptions, ce
serait donc une personne qui respecte l'ordre établi, qui se soumet
aux lois, seraient-elles indignes, qui se réfère à un dogme sans
en discuter les principes, qui obéit à l'autorité portée par
d'autres, qui défend jalousement ses privilèges, qui accepte d'agir
en contradiction avec les principes élémentaires de la vie commune
au nom de ses intérêts propres qu'il place au-dessus de tout, en un
mot, un égoïste superlatif. Un adulte, selon vous, c'est une
personne qui est au centre du tout, l'intérêt suprême, la personne
la plus importante de la création. Et bien, chère et stupide
Christine, je me permets d'objecter. Un adulte, à mon sens, c'est
justement tout le contraire de vous. Un adulte, chère congénitale
crétine, c'est une personne autonome, au-to-no-me, un être qui
s'évertue à penser par lui-même, qui ne respecte pas, par
principe, les lois établies par d'autres sans les critiquer, un
étendard de la révolte, un chien qui mord la main qui le nourrit.
Si vous étiez un tant soit peu ce que vous appelez de vos vœux de
la part d'interlocuteurs rétifs, adulte, vous auriez honte d'avoir
usé de ce mot. Car, en sous-jacence, chère déchet de l'humanité,
votre plus grande faute est le mépris. Un mépris obscène pour les
représentants d'un peuple qui, contrairement à vous, n'est pas né
coiffé, n'a pas dans son assiette le centième de ce que vous ne
goûtez pas même. Votre faute, c'est la condescendance. Si vous
étiez adulte, chère ânesse apte à braire les leçons par cœur
apprises, vous seriez tout simplement touchée par votre vacuité.
L'histoire vous donnera tort. Aucun doute. En attendant, Christine,
si vous le fermiez ? Si vous étiez un peu adulte ? … Chiche !....
En attendant, chère demeurée, je
pense que l'avenir proche va vous donner une bonne leçon de
comportement adulte qui viendra, et c'est encore meilleur, de la part
de dirigeants grecs qui, manifestement, vous font horreur. Je ne vous
cache pas que je me réjouis de cette perspective et des conséquences
qui devraient, normalement, vous coûter votre poste d'adulte
responsable de pacotille....
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