samedi 26 mars 2016

L'exemple brésilien

Ce qui se passe au Brésil depuis deux ou trois décennies est un condensé de ce qui nous attend tous. Le Brésil fut, de 1964 à 1985, une dictature militaire. Cette période est la conséquence de la volonté des États-Unis de contrecarrer la progression des idées marxistes en Amérique du Sud. Cette histoire n'est pas terminée, malgré la visite récente de Mr Obama à Cuba. Les dictatures sud-américaines des années noires du vingtième siècle, au Chili, en Argentine, au Brésil,  se sont appuyées sur toutes les compétences disponibles, anciens nazis immigrés après la guerre ( généralement exfiltrés par l'église), anciens experts français aguerris en Algérie, idéologues franquistes, tout le gratin de la droite extrême et revancharde qui se sont répandus, dans la seconde moitié du vingtième siècle, dans le continent sud-américain, toujours financés par les États-Unis, via la CIA, an nom du combat que ce grand pays menait au nom du "monde libre". La fin du vingtième siècle fut une période défavorable à cette idéologie, laissant partout filtrer des "retours" à la gauche, au Brésil, en Argentine, au Chili, au Vénézuéla, j'en oublie forcément.... Nous avons été nombreux à penser que le temps de la libération était enfin venu. C'était sans compter sans la volonté revancharde de la droite internationale..... Pour cette part rance de l'humanité, il ne peut être question que le peuple puisse vaincre. Serait-ce pour piquer dans la caisse, ce que, hélas, elle ne se prive pas de faire.... Mais seuls les idéalistes sont aptes à penser que les hommes et femmes de gauche vaudraient mieux que ceux de droite. une seule chose les sépare, à jamais.... Ils savent ce que signifie "crever de faim"..... Et, surtout, combien est hasardeuse la chance qui les fait rois ou esclaves, ce que les gens de droite ignorent totalement, qui attribuent stupidement leur situation à leur mérite plutôt qu'à des facteurs aléatoires de naissance, de rencontres ou de période. Aujourd'hui, le monde étant de droite, la période n'est pas propice à la gauche. Partout où elle est au pouvoir, la droite la conteste avec, souvent l'assentiment de la majorité. La "gauche", en ce moment, ce n'est pas "swag".... Partout, la droite proteste et s'empare de la rue, rue qui était, il y a peu, l'espace réservé de la gauche. Depuis peu, les élections qui mènent au pouvoir des majorités de gauche sont contestées par ce qui semble être le "peuple". Le problème, c'est que plus personne ne peut plus déterminer qui est le "peuple" ou non. La bourgeoisie brésilienne est dans la rue depuis quelques semaines et je ne doute pas qu'elle finira par abattre le gouvernement en place. Tous, nous allons applaudir.. La démocratie aura, pour nous ( je parle de société occidentale et non de moi), vaincu. Sauf que, sauf que.... Autrefois, on aurait parlé d'hommage du vice à la vertu.... la société brésilienne est une démocratie récente et fragile, comme l'est la vénézuélienne, d'ailleurs, et que, de fait, le bouleversements y engagent moins d'histoire, moins de résistance. Nous nous croyons donc à l'abri.. Parce que, pour nous, la démocratie s'inscrit partout, sur les monuments comme dans l'histoire. Sauf que, sauf que... Après les manifestations du "mariage pour tous", nous venons de subir l’écœurante manifestation des bourgeois du seizième qui nous ont jeté à la face leur véritable nature : jamais vous ne pourrez vous installer dans notre ghetto de riches.... Et, je vous le garantis, cette première salve sera suivie d'autres, d'autres qui ravageront à jamais nos espoirs d'un vie meilleure... Jusqu'à ce que le balancier revienne voyager dans des contrées pour nous favorables. Ce qui, au Brésil, n'aura pris que quarante années, va se produire chez nous. parce eu les acteurs, anciens fascistes, anciens militaires, anciens fascistes, nous en avons tout plein parmi nous et que, de nos jours, nous n'avons plus les moyens de les faire taire, comme nous l'avons fait il y a cinquante ans....

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