samedi 7 novembre 2015

Chers patrons ....


Ce n’est une nouvelle pour personne, je suis un ancien soixante-huitard. Mais, contrairement à la plupart de mes copains de jeu de l’époque, faut reconnaître qu’on s’est beaucoup amusé, moi, je n’étais pas fils de bourgeois mais fils de prolétaires communistes. C’est donc tout à fait ordinairement que je me suis fait baiser par cette « révolution » bourgeoise. J’en ai encore mal au cul. Non que le qualificatif de « bourgeoise » soit fondamentalement choquant quand on parle de révolution. 1789 en était une. On le savait. Non, ce qui nous a troué le cul, c’est qu’il ne s’agissait que d’un renouvellement de la bourgeoisie en place par sa jeune génération. Comme aurait dit l’autre : entre la marge et la limite..... Depuis 68, je ne vous le cache pas, j’en ai avalé d’autres... Et des bien pires... Mais, en 2015, entendre, sur France Inter, des pubs louangeuses où de soi-disant employés chantent la gloire de leur boss parce qu’il a souscrit pour eux une mutuelle, là, je concède, c’est du sublime. Pour mézigue, les patrons, c’est encore de « machins » tout juste bons à pendre et dont on doit ensuite promener la tête au bout d’une pique. C’est violent, je sais, plus du tout de mon temps. J’arrêterai de penser ça le jour où les patrons ne penseront plus que nous sommes de la chair à canon, des fainéants, des moins que rien, qu’ils cesseront de nous exploiter et de gagner en un jour ce que nous gagnons en un mois, des fois dix.... Pas avant. Ce que je vous demande, c’est juste trois secondes de réflexion.... Notre gouvernement (de gauche …. Pffff !..) a imposé, je ne sais sous quelle pression ( la CFDT, peut-être..) la souscription par nos patrons d’une mutuelle co-financée pour tous leurs employés. C’est OBLIGATOIRE.... à compter du 01/01/2016. Notre époque étant ce qu’elle est, c’est à dire formidable, on tente de nous faire avaler que ces braves gens, les patrons, méritent des louanges parce qu’ils souscrivent, en râlant, d’ailleurs, à cette obligation de souscrire de tels contrats. Je reconnais que, entendre des chansons à la gloire des patrons sur la radio de service public, vraiment, je m’attendais pas. Doit me rester une bonne dose de cette naïveté qui m’avait fait croire que 68 allait changer quelque chose....

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