Jusqu’en 1789, la France a été
gouvernée par une droite « de droit divin ». Vous
m’accorderez que la royauté est de droite. Le fait d’avoir un
peu rogné sur la taille du roi en 1793, par le mauvais bout, disait
ma grand-mère, a tout simplement ouvert la voie à la gauche. J’ose
espérer que vous m’accorderez que Robespierre, Danton, Marat et
Saint-Just étaient de gauche. Depuis la reprise en main de l’état
par Napoléon, la doxa veut nous faire croire qu’on oscillerait
entre l’un et l’autre. Un coup à droite, un coup à gauche. Si
l’on y regarde à deux fois, on peut penser que, effectivement, la
gauche a quelquefois été aux affaires. En 1936, et encore, de 1945
à 1948, à la rigueur, de 1981 à 1983, ce qui reste contestable, de
1997 à 2002, sous Jospin, ce qui me paraît totalement douteux,
et … Et puis rien d’autre. Hollande ?... Vous blaguez ? …
En gros, donc, notre pays a été gouverné très majoritairement à
droite depuis la nuit des temps. Ce qui pourrait donner à penser que
la droite est « naturelle » dans l’exercice du pouvoir.
Au point que je connais des tas de gens qui estiment que la droite
est faite pour gouverner quand la gauche n’est naturelle que pour
s’opposer. Des tas de gens de gauche y compris. De là à conclure
que, outre qu’il rend fou, le pouvoir serait nécessairement
autoritaire, il y a un pas que, pour ce qui me concerne, je n’hésite
pas à franchir. Tout pouvoir serait donc, selon moi, de droite. Et
tout se passe effectivement, sur cette planète, comme si le pouvoir
ne pouvait naturellement appartenir qu’à la droite. Dernier
exemple en date : la destitution de Dilma Roussef. Ce qui vient de se
produire est objectivement un coup d’état. Fomenté par … La
droite. Et il faut savoir que la droite brésilienne n’est pas la
plus sexy du monde. En gros, un tas de fachos, menée depuis des
décennies par les descendants des nazis qui s’y sont réfugiés
après la défaite de 1945. Exactement comme l’argentine. Pendant
que j’y suis, je vous signale que les crimes perpétrés par les
régimes argentin et brésilien durant les années noires sont dûs,
en partie, à des officiers français qui avaient mené, auparavant,
la répression en Algérie et qui ont partagé leur savoir avec ces
dictatures accueillantes. Les amis De JM Le Pen qui ont trouvé dans
ces pays un asile où ils purent se recycler en formateurs. Ce qui
vient de se passer au Brésil n’est donc ni plus ni moins que la
revanche des fachos brésiliens, tous blancs, comme vous avez
remarqué, contre l’élection d’une présidente dite de gauche.
On sent bien, d’ailleurs, qu’il en sera bientôt de même avec Le
Vénézuela où l’Uruguay où la succession de Chavez et de Mujica
s’avère délicate. Si l’on ne peut contester la légitimité
d’un Chavez, d’un Mujica, d’un Castro, le retour de la
démocratie ressemblera forcément à une farce après la mort de ces
personnalité de « gauche » qui ont modelé l’avenir de
leur pays. Si le passage à gauche s’avère incontournable dans
certaines circonstances, la droite veille néanmoins au grain . Le
capital se doit de retourner, quelque jour, au capital. La « droite »
reviendra, à quelque condition que ce soit, serait-ce dans le déni
de la démocratie que les pouvoirs du monde entier brandissent
seulement, ne brandiront toujours et seulement que jusqu’au jour
où le pouvoir leur reviendra dans les mains, ce qui, pour eux, est
effectivement un ordre naturel … Audiard a très bien résumé cet
ordre naturel dans ses dialogues pour « Les tontons
flingueurs » : touche pas au grisbi, salope … Au brésil,
comme bientôt partout en Amérique du Sud, le pognon reviendra au
pognon … Et la droite sera rétablie dans son droit divin. Dilma
sera sacrifiée. On n’y peut rien. Et c’est dur de n’y rien
pouvoir.
Je suis une personne de gauche. Et,
autrefois on disait une chose simple et évidente : tout être humain
naît de droite et, seule, une éducation peut parfois en faire une
personne de gauche. France, qu’as-tu fait de ton éducation ? Et
qui a orchestré la destruction du système éducatif français ?
C’est bon ? Tu as la réponse ? C’est naturel, je te dis.
En aparté, je t’invite à réfléchir
à mon immense capacité à oublier, parfois, mes obsessions
intellectuelles. Dans le cas présent, je suis toujours preneur, de
la part de quelqu’un que ça intéresserait, d’une définition
de « droite » ou « gauche » en politique.
Perso, je ne sais plus de quoi on parle.
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