lundi 16 mai 2016

Le sabre, le fric et le goupillon.


J’ai oublié quel économiste a établi le concept de « volant nécessaire de chômage » dans ses théories du capitalisme. Dans ma mémoire, je me souviens que cette phrase pourrait être attribuée à Keynes. Si quelqu’un a la réponse, elle est la bienvenue. Ceci dit, je n’en ai absolument rien à foutre, évidemment. Sur ce genre de poncif, l’auteur n’a aucune importance. Tout simplement parce que c’est un concept évident et qu’importe peu de qui il provient. Le principal, c’est qu’il recoupe beaucoup d’autres idées forces qui président au capitalisme, idée reprise, par exemple, par Paul Lafargue, dans son « Droit à la paresse », livre dans lequel il reprend cette idée que le « peuple » fait lui-même son malheur en prenant son rang dans la queue des « demandeurs d’emploi » aux portes des usines, l’emploi étant, à l’époque, distribué directement par le patronat aux portes mêmes des usines. Tous les malheurs de notre époque actuelle découlent de ce comportement. Le capitalisme, et sans faire appel à quelque complotisme que ce soit, se montre toujours habile à assurer sa pérennité. En accroissant, souvent de manière artificielle, le taux de chômage dans les pays occidentaux tout en ne jurant que par le « plein emploi », le capital a su créer une totale insécurité des classes laborieuses. Aujourd’hui, rien n’est plus important que « d’avoir un emploi » et, le plus souvent, sans discernement sur l’utilité sociale de cet emploi ni sur les conditions de sa rémunération. Le critère numéro un du bonheur est simplement d’avoir un emploi. Comment sortir de cette mauvaise passe ? En cessant de faire la queue devant les usines, aurait dit Lafargue. De nos jours, le paradoxe patent entre l’enrichissement outrancier des riches et l’appauvrissement des pauvres, qui prouve de manière évidente que notre problème est un problème de redistribution, il semble que la solution aux problèmes de nos sociétés de plus en plus injustes serait de reprendre l’argent des riches et de le redistribuer aux pauvres, qu’ils aient ou non un emploi. Mais, dans nos pays encore très mystiques, où, de plus, la religion reprend de plus en plus de poids, ne pas gagner son pain à la sueur de son front reste frappé d’indignité. Un Humain sans emploi n’est un humain complet. Où l’on comprend la fonction politique des religions. C’est cela qu’il faut changer en premier. Un être humain est un être humain, qu’il travaille ou non, qu’il doive ou non son argent à son travail. Les riches, eux, qui s’enrichissent en dormant, n’ont pas ces complexes. Les solutions existent, qui nous sortiraient tous de la misère, salaire universel, par exemple, et toutes ces solutions supposent une chose aujourd’hui impossible : que les riches renoncent à une part de leur richesse. Comme dirait Audiard : touche pas au grisbi, salope ! …

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